Sorte de cadavre exquis feuilletonnesque, cette fantaisie uchronique est une suite de récits écrits par l’un ou l’autre des participants, mais qui s’enchaînent pour nous narrer fort bellement les aventures du chevalier kathalan Xavi El Valent qui, avec quelques compagnons, va s’opposer au Pape Noir Gontran le Défiguré, à ses cardinaux d’origine extra-terrestre, aux soldats du roi des Francs Amalrik, à la sorcière Agna, pour obtenir le glaive de justice et défendre la liberté des royaumes d’Ockcitannie et de Kathala.

Dans très très longtemps. Les hommes ont conquis l’espace, étendant l’humanité sur les diverses planètes qui les entourent. Ils se sont développés en conséquence, recréant des frontières, des cultures et des langues à la mesure de l’univers qu’ils occupent désormais. Peuples de Mars, de la Ceinture ou de la Terre cohabitent tant bien que mal, louvoyant entre tolérance et racisme.

Même si un certain nombre d’erreurs scientifiques et de confusions dont je discuterai avec l’auteur rendent les bases de ce roman impossibles, une fois que la suspension d’incrédulité nécessaire a permis de les poser, le roman de Jean-Luc Marcastel est une agréable fantaisie parascientifique qui renouvelle l’idée de base, prise dans le roman de Murray Leinster La planète mystérieuse et aussi apparue dans nombre de films avec des insectes géants où, sous la même forme qu’ici, un jardin normal et des hommes de taille réduite à 1cm, dans un épisode des Pionniers de l’espérance, de Poivet et Lécur

Après L'éphémère immortel (2005) et Collagissimo (2012), voici un troisième opuscule graphique du maître incontesté du surréalisme gantois. Pas de texte, hormis un sous-titre à chaque dessin/collage. Il est précédé par un essai, mini mais pénétrant, sur l'esprit de l'auteur, et se termine par une bibliographie précédée par une biographie, laquelle conclut, imparable, que l'œuvre peut être décrite comme émanant du frankrogerisme. Précisons quand même que les textes sont en néerlandais.