Je dois vous faire une confidence : je suis jaloux de Jean-Christophe Portes. Sisisi ! Parce que non seulement cet homme est d’une gentillesse rare dans ce métier, mais aussi parce qu’il peut tout écrire. Du drame sociétal au polar historique. Et dans les circonstances actuelles, alors que j’ai besoin de m’aérer l’esprit, ce roman, le nouvel opus des aventures de Victor Dauterive est une pure merveille. Rien ne manque. Ou plutôt si : on voudrait avoir plus de pages encore pour prolonger la lecture.
Voilà plusieurs mois que le monde d’Ariane, journaliste, se réduit à son appartement, depuis qu’elle s’est retrouvée au chômage et qu’elle fuit le monde alentour. Un repli sur soi seulement limité par son ordinateur et son téléphone portable. Jusqu’au jour où Sandrine, son amie d’enfance, l’invite à ses fiançailles. Affolée à l’idée de se perdre, Ariane hésite et Sandrine lui envoie le point de ralliement à l’aide d’un GPS. Une soirée où la journaliste ne se sent pas à l’aise. Elle quitte cette fête assez tôt. Sur son téléphone, le point du GPS indiquant la présence de Sandrine reste allumé.
Une dystopie politique hallucinante et glaçante, où l’eugénisme est devenu la règle d’un état policier. Bienvenue dans la France du futur, un pays où comme ses voisins européens, la fertilité est en chute libre et les naissances sont majoritairement porteuses d’une malformation génétique, le syndrome de l’X fragile (dysmorphie, akinésie, syndrome autistique). Pour y remédier, les scientifiques mettent en place un ambitieux programme de génoembryologie qui consiste à réparer la malformation chromosomique en remplaçant les protéines déficientes.