Coeurpol
Dans un futur non précisé, mais probablement assez proche, nous découvrons un coeurpol, c’est-à-dire une ville fantôme détruite par la pollution, en particulier l’explosion d’une usine de produits chimiques qui a rendu la ville entière inhabitable. Mais pas inhabitée puisqu’un certain nombre de « tarés », des personnes que la pollution a affectées plus ou moins profondément, y sont restées puisque exclues des quelques rares villes préservées, réservées aux « bons citoyens », les gens nés sans défaut physique ou mental grave. La première partie du roman nous montre Pedro, un des habitants de ce « coeurpol », chasseur de rats et de produits abandonnés dans les zones polluées ; il va découvrir que les rats et les mouettes, seuls animaux survivants dans la zone polluée, ont réussi à recréer un espace sain, et va permettre aux autres « tarés de la ville » d’en profiter, après un accord avec rats et mouettes… Puis la seconde partie est l’histoire de Camille, éboueur à Nouvelle-Aube, serviteur pour ne pas dire esclave des citoyens de cette ville. Un satellite ayant signalé, avant de tomber en panne, l’existence d’une zone verte au milieu du « coeurpol », il est envoyé pour regarder ce qu’il en est et va découvrir cette oasis : va-t-il la signaler et en causer la disparition ?
En se plaçant, d’abord, dans le récit de Pedro, puis dans celui de Camille, l’auteur nous fait vivre ce futur tellement possible, mais somme toute porteur d’espoir. Le thème n’est pas nouveau, mais il est traité d’une manière finalement bien plus optimiste que dans d’autres romans. Je n’ai pu m’empêcher de penser à Yal Ayerdahl et à Demain une oasis… Coeurpol s’inscrit dans la même veine réaliste, mais malgré tout optimiste.
Coeurpol, de Marie-Catherine Daniel, Géphyre, 2024, 309 p., 25€, ISBN 978-2- 49041875-6