Littérature de l’Imaginaire

Situé en 1915 dans les États-Unis encore hors de la guerre européenne et avant la Prohibition qui commence à se préparer, ce roman décrit le sort de quelques femmes qui essaient de vivre par elles-mêmes : Adélaïde, femme noire qui fuit le secret qui a causé la mort de ses parents en Californie pour se réfugier dans le Montana, qu’un livre lui a présenté comme un paradis ; Grace Price qui vit avec son fils Sam dans une autre concession ; Bertie Brown, autre femme noire qui tient le bar de la ville de Big Sandy ; et Fiona, la Chinoise qui se charge de la blanchisserie.

Attention, ce livre n’est pas un récit de fiction mais relate la rencontre avec un exorciste ainsi qu’avec un célèbre enquêteur du paranormal. Âme sensible ne pas s’abstenir, il n’y a pas grand-chose qui pourrait choquer. Mais pour les candides, c’est une façon de découvrir un autre univers à travers ce très joli ouvrage proposé par les éditions du Héron d’argent.

Ce roman est le premier d’une série de trois, Chroniques des Rivages de l’Ouest, qui décrit plusieurs pays d’un monde de féérie, puisque les habitants de ces contrées dites collines des Entre-Terres disposent de dons magiques, transmis génétiquement dans certaines familles. Ainsi la famille du narrateur Orrec possède-t-elle le don de destruction, redouté des autres familles. Mais lui-même n’a pas reçu le don de son père, lequel va faire croire qu’il a en fait un don incontrôlé, afin de défendre son clan.  

J’avais lu la suite de cette histoire il y a deux ans, mais j’ai quand même pu, l’ayant oubliée, lire ce volume sans idées a priori ni réminiscences dérangeantes.   Katherine Arden a fait une partie de ses études à Moscou ; elle connaît donc les contes russes et n’a, apparemment, pas commis d’erreurs grossières ni sur le décor, la Russie des premiers tsars, ni sur les êtres surnaturels invoqués, tant les tchorti que les différentes formes de génies, ni les puissances, Gel alias Morozco, génie du froid, et Medved, l’Ours.