Esseulées (Les)

Situé en 1915 dans les États-Unis encore hors de la guerre européenne et avant la Prohibition qui commence à se préparer, ce roman décrit le sort de quelques femmes qui essaient de vivre par elles-mêmes : Adélaïde, femme noire qui fuit le secret qui a causé la mort de ses parents en Californie pour se réfugier dans le Montana, qu’un livre lui a présenté comme un paradis ; Grace Price qui vit avec son fils Sam dans une autre concession ; Bertie Brown, autre femme noire qui tient le bar de la ville de Big Sandy ; et Fiona, la Chinoise qui se charge de la blanchisserie.

Il y aurait de quoi faire un roman naturaliste et social. Mais l’auteur a rajouté un élément fantastique, le secret d’Adélaïde, que le lecteur découvre dès la fin de la première partie du roman. Le roman social se transforme alors en thriller fantastique, non sans conserver la description d’une part de l’histoire (mais les personnages sont-ils vraiment absents de la réalité actuelle des États-Unis?) ignorée, cachée, de cette période.

Un roman à lire plus, à mon avis, pour les réalités du passé (et du présent) qu’il décrit que pour l’histoire fantastique qui sert de prétexte à cette description…

Les esseulées, de Victor Lavalle, traduit par Stéphane Vanderhaeghe, Actu SF collection, Exofictions, 2024, 377 p., couverture de Mark Fearon, 23,50€, ISBN 978-2-330-19308-9