Guerre olympique (La)
Au 23°siècle, pour lutter contre la surpopulation mondiale (et lunaire) mais aussi contre les risques de guerres à travers la planète en maintenant une paix artificielle, la société décide de créer un nouveau type de jeu : la Guerre olympique. Deux blocs de nations s’affronteront tous les deux ans : d’un côté les Blancs comprenant l’Europe et l’Amérique, de l’autre les Rouges, avec l’Afrique et l’Asie. Une série d’épreuves où des athlètes sur-préparés, dopés au delà du vraisemblable, vont s’affronter. Tous les coups sont permis. À la fin, le camp perdant se voit infliger des millions de morts, parmi lesquels les criminels, les réactionnels, les rebelles à toute autorité, les subversifs. Entre deux guerres, pour les contraindre à se modérer, ils portent tous une mini-bombe insérée dans le crâne et prévue pour exploser en cas de défaite. Alors que les Blancs ont perdu les précédents jeux, un nouveau champion français d’origine italienne, Pietro Coggio, pourrait changer la donne et la façon d’envisager les champions du futur…
Roman d’anticipation que l’on doit à un des auteurs les plus prolifiques du monde littéraire, Pierre Pelot, La guerre olympique décrit une société où la plupart des dernières libertés sont tombées, où la violence légalisée par les états s’oppose à celle du peuple, une uchronie projetant le lecteur dans un futur où ce qui faisait loi à l’époque romaine a cessé d’exister. La seule différence est qu’à l’époque on s’affrontait avec des épées des lances et des tridents ; ici il est question de tir à l’arc, de motoneige, de course à pied, mais aussi de boxe. Un affrontement où le premier arrivé, après avoir surmonté tous les obstacles et les pièges tendus par ses adversaires, remporte les jeux et fait gagner son camp.
En dehors du champion Pietro, dont la force physique et l’endurance sont inversement proportionnels à l’intelligence, Pierre Pelot se penche sur plusieurs autres personnes : Yanni Bog, condamné pour avoir distribué des tracts contre l’état et les jeux, qui espère pouvoir s’en sortir et qui est contacté par une journaliste afin de raconter sa vie est ses espérances; un homme du camp rouge qui veut à tout prix se faire opérer et retirer la mini-bombe dans le cerveau et une jeune femme censée être éprise de Coggio mais qui cache peut-être son jeu…
Ce roman est paru en 1980, à l’époque où les tensions entre Etats-Unis et URSS sont encore vives, et la construction de l’histoire s’en ressent forcément entre les Rouges et les Blancs. L’idée de cette guerre en soi est originale, mais sa mise en place est vite évacuée au début du récit. De même, si nous avons droit à une liste d’épreuves et de combattants, nous n’en saurons guère sur eux. Le personnage principal reste Coggio. Le déséquilibre entre le début de l’histoire, plutôt lente, qui voit le combat du champion français et l’intervention de ses soigneurs, et la fin, où les athlètes s’affrontent sur quelques pages là encore vite expédiées, la rend un peu bancale. C’est dommage parce que le lecteur aurait sans doute apprécié d’en découvrir davantage sur la mise en place de ce conflit mondial, sur la préparation des sportifs et sur le choix et le déroulement des épreuves. Au total, malgré une écriture fluide et rapide, il manque un je ne sais quoi pour être satisfait de sa lecture.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
Pierre Pelot - La guerre olympique - Éditions Folio SF.