Trilogie baryonique (La)

Ce roman se déroule dans un monde d’après la catastrophe climatique et environnementale, dans lequel différentes découvertes comme l’usage de l’antimatière et le développement des IA ont permis la survie de l’humanité et une société qui, bien quelle se prétende plus évoluée, ressemble à la nôtre : le gouvernement mondial dépend de quelques grosses sociétés, en particulier celles qui fabriquent les robots, et l’Institut qui dirige la Recherche Spatiale et en particulier celle d’antimatière est lui aussi soumis aux volontés de ces sociétés…

Mais un accident, arrivé à un des vaisseaux Orque qui explorent l’univers, va mettre en cause les équilibres instables entre les différents pouvoirs, gouvernemental, scientifiques et industriels. Il va aussi permettre l’apparition d’un groupe de héros qui tiennent des Pieds Nickelés dont les découvertes successives peuvent amener catastrophe ou progrès…

D’un côté, le vieux lecteur de SF que je suis ne peut s’empêcher de réagir aux nombreuses naïvetés du scénario, et à l’apparition de plusieurs thèmes déjà rencontrés, mais traités comme si les utilisations antérieures n’existaient pas. Ce qui est peut-être mieux pour le lecteur nouveau qui ne les connaît pas encore… mais malgré tout je ne peux m’empêcher de me rappeler comment ces thèmes ont été déjà envisagés d’une façon plus ou moins approfondie dans des romans que je soupçonne Pierre Raufast de vouloir contester : l’idée d’une civilisation alienne cachée (chez Frederic Pohl) ; celle de la question de l’indépendance des robots (plusieurs fois envisagée, que ce soit par Simak ou plus récemment par Ann Leckie ou Martha Wells)…

Enfin le mathématicien que je suis encore réagit à l’idée d’un théorème sur les limites de l’intelligence des robots qui est aussi un des thèmes de la trilogie, mais plutôt que du côté de la théorie de Gödel, c’est dans le hiatus entre construction mathématique et réalité physique que j’irais chercher les causes d’une telle limitation…

Ceci étant, le lecteur qui n’attend pas une théorie du monde , mais une aventure passionnante, devrait être plus enthousiaste devant cette trilogie que je le suis : elle comporte un certain nombre d’idées et de rebondissements tout à fait intéressants…

La trilogie baryonique

de Pierre Raufast

Tome 1 La tragédie de l’Orque, Pocket, n° 7364, 329 p., couverture de Pascal Casolari, cat. 8, ISBN 978-2-266-33564-5

Tome 2 Le système de la tortue, Forges de Vulcain, 2023, 386 p., couverture d’Elena Vieillard, 20€, ISBN 978-2-37305-883-8

Tome 3 Le dôme de la méduse, Forges de Vulcain, 2024, 335 p., couverture d’Elena Vieillard, 21€, ISBN 978-2-373-05687-7