Littérature de l’Imaginaire

Jacques Finné, le distingué anthologiste et préfacier, déplore le peu de place accordé à la goule par rapport à ses collègues vampires, loups-garous ou fantômes. Il n’a pas tort. La goule fait un peu effet de parent pauvre des monstres fantastiques, « gagne-petit, solitaire, mal-aimée ». A-t-on peur des morts ? Mais le zombi est mort aussi et connaît un beau succès.

Ce curieux roman mélange une société post-cataclysmique de villages isolés, séparés par des barrières temporelles, un groupe de nomades sans doute musulmans dont la Cité se déplace d’un village à un autre, fuyant à chaque fois que les villageois rejettent une fois de plus leurs hôtes, et des personnages vivant, eux, au début du vingtième siècle et qui vont interagir avec ceux du monde futur. Sans oublier, dans ce monde futur, un village mythique, Mercoire, où réside celui qui veut reconstruire le monde d’avant la catastrophe. Mais n’en est-il pas le responsable ?

Ce troisième volet de l’anthologie complète et étend à l’évocation d’auteurs et de personnages européens ce renouveau du Merveilleux scientifique qu’avaient acccompagné les deux volumes précédents. Il peut bien sûr être lu seul, ou avant les autres, sans vraiment que leur lecture en soit perturbée, même si la lecture dans l’ordre ajoute, peut-être, une certaine progressivité à la découverte, ou à la redécouverte, de cette branche de la littérature qui ne se prétendait pas encore genrée.  

Premier roman de l’auteure américaine Mary Doria Russel, Le moineau de dieu est paru en 1996, avec une traduction française en 1998. Il a été couronné par de nombreux prix, dont le prestigieux British Science Fiction Award. ActuSF nous offre aujourd’hui une réédition augmentée d’une postface, écrite pour les 20 ans de l’œuvre, et d’une interview.