Littérature blanche

On ne va pas commencer par le résumé parce que je me dois, en bonne Belge, de m’insurger sur un « détail » qui m’a, hélas, beaucoup fait rire au dépend du livre.

Saudade… le terme est portugais. Un sentiment complexe entre nostalgie, mélancolie et espoir. En espagnol, on pourrait dire añoranza. Le cœur même de ce sublime roman Los muertos d’Eric Calatraba, qu’il m’a fait l’honneur et l’amitié de découvrir.

Délaissant pour un temps leur impétueuse Alsacienne Bretonne d’adoption, Cathie Wild, Margot et Jean Le Moal nous entraînent cette fois dans le sud de la France, à Salons-de-Provence plus exactement, chez une truculente cinquantenaire patronne d’une antique savonnerie. Irène Charmette n’a rien à envier à sa lointaine cousine de Bretagne, elle a le même bagout, la même énergie et le même sens criant de la justice. Alors, lorsqu’un de ses employés est retrouvé assassiné chez elle, elle ne tarde pas à mener sa propre enquête en parallèle à celle de la police et de la lieutenante Margot Garcia.

Ce n’est pas le premier récit de Sylvain Tesson que je lis, et je suis une nouvelle fois subjugué par le calme, la beauté contemplative et l’introspection qui s’en dégage. Dans ce roman, l’auteur revient sur son parcours en montagne, avec son ami guide Daniel du Lac, durant quatre années, de Menton à Trieste. Entre 2018 et 2021, chaque année, à la sortie de l’hiver les deux hommes se fixent rendez-vous pour un point de départ et un d’arrivée. Ils chaussent leurs skis et s’enfoncent dans le silence, la beauté immaculée, le Blanc.