Critiques

Cette trilogie de romans que Gallimard jeunesse vient de rééditer en un seul volume de 1024 pages (sommaire et postface inclus) semble une parfaite illustration de la « méthode Heinlein d’écriture de juveniles » : l’auteur prend une héroïne adolescente, et écrit l’histoire presque comme pour des adultes. A tel point que je me demande comment il est possible à un jeune lecteur de lire ce roman foisonnant sans disposer d’une masse de références historiques, religieuses, mythologiques et métaphysiques basées sur au moins vingt ans d’études.

Poison Ivy débarque en Chine avec toute l’équipe du W.O.W. Nos super héroïnes ont fort à faire avec le commandant des Tigres Volants qui a la tête dure, mais qui ne pourra rivaliser face au charme et aux super pouvoirs de nos 6 belles nonnes. Une fois ce détail passé - hum ! il y a le crash d’un avion, les zéros, les Japonais, les espions, les traîtres que j’ai peut-être oubliés ! Nos super-héroïnes s’attèlent à leur mission : remettre un micro film TOP SECRET à un espion chinois, dans la cité de Loïwing, sous le feu des bombardements japonais !

Je vous l’avais dit lors de ma critique de son roman Le Jour où la terre trembla, les Editions José Corti sortent également un roman d’heroic-fantasy du Maître, cet Eric aux Yeux Brillants, bien antérieur puisque datant de 1891, écrit donc à l’apogée de sa création. Inspiré de légendes islandaises, Rider Haggard nous donne une œuvre brillante, originale, et pleine de bruit et de fureur. Pas de races perdues ici, ni de continents oubliés, mais une saga nordique qui ravira les amateurs du ‘Ring der Nibelungen’ de Wagner. On y côtoie en effet des Walkyries, Thor ou Odin.

Roussette et ses amis blaireaux ont découvert un vieux tronc d’arbre dans le creux duquel ils construisent leur repaire secret. Pressés par le temps, ils oublient d’en cacher l’accès et se dépêchent de rentrer. Pas grave, ils reviendront le soir pour en boucher l’entrée. Manque de pot, ils arrivent en retard pour le diner. Monsieur Blaireau se fâche et les interdit de sortie jusqu’à demain. Nos quatre compagnons n’en font qu’à leur tête et s’échappent en douce dans la nuit, pendant que maman renarde et papa blaireau dorment profondèment.

Là je suis dans la moise ! Comment résumer un livre qui, sur à peine 212 pages, vous emmène dans une danse qui change de rythme toutes les 50 pages ! Comme le faire en disant tout mais ne dévoilant rien ! Bref, tout commence par un constat de gendarme : des vêtements sont trouvés près de l’Hôtié de Viviane (allusion au cycle arthurien). Arrive Maël Mac’Herig, un profileur qui a longtemps vécu en Union Soviétique où il traquait des criminels de la pire espèce et faisait face à des horreurs à en perdre la tête.

Raisons d‘État La mémoire du tueur

Là où il y a du malheur, Docteur Bonheur fait un malheur ! Allant du gag bien lourd au gag de l’extrême, cette bd nous promène d’un riche homme d’affaire suivi par la poisse à un individu désespéré qui a vendu son âme au diable. Tous auront la joie - enfin, faut le dire vite - d’avoir la visite du Dr Bonheur. Ce dernier, épaulé par la gigantesque Audrey qui résoud tous les problèmes à coups de baffes, tentera de faire de son mieux pour les sortir du pétrin.

Après avoir défié le Joyau Sublime, Empereur/dictateur, par le simple fait d’avoir écrit dans une société qui a banni l’écriture, Leike Chu doit fuir. Le premier tome nous la montrait par monts et par vaux, traversant les pays pour rencontrer sa destinée : devenir la grande Maîtresse de l’Ordre des 9 rameaux. Les armées du Joyau la poursuivent jusqu’aux Montagnes de Fer et là, après plusieurs péripéties, Leike découvre un monastère. Elle va y poursuivre sa formation avant de partir pendant le siège qui opposera les lettrés et l’armée.

L’agent Mac Coy a retrouvé la trace des 3 enfants. Il débarque dans le hangar où ils se sont réfugiés, mais arrive trop tard. Marion, Léa et Simon ont découvert un vaisseau spatial à bord duquel ils s’enfuient. Mac Coy ne s’avoue pourtant pas vaincu. Il prend les commandes d’un hélicoptère de combat et se lance à leur poursuite. 60 ans plus tôt, en juillet 1947, d’étranges événements du même genre surviennent. Un vaisseau spatial identique à celui piloté par les enfants s’écrase en plein désert de l’Arizona. L’armée américaine ne va tarder à pointer le bout de son nez.

Serge Brussolo signe avec « La Nuit du Bombardier » une fantasmagorie en tous points remarquable. On connaît la propension de l’auteur à imaginer des mondes hallucinés, emplis de personnages mus par leurs obsessions plus ou moins maladives. Des univers sous cloche qu’il peuple de chamboulements multiples du tissus de la réalité. Des « expériences en Genèse » menées tambour battant dans le cadre de fictions hautement efficaces. Ces tendances sont ici poussées à l’extrême, sans que cela nuise pour autant à la cohérence de l’ensemble.