Ronces T1 et T2

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Le commissaire Mornières est du genre discret. Il aime son boulot, le fait à fond et n’apprécie guère les décisions hâtives de son collègue. Derrière ce petit bonhomme paisible, se cache une vie de famille exécrable. Sa femme se prostitue pour payer le loyer, son fils s’enferme dans sa chambre et refuse de parler à qui que ce soit. Edouard Mornières n’est pas le seul à connaître cette situation. De jour en jour, tous les gens de la ville sombrent dans la dépression, la haine, la morosité ou le dégoût. Mais depuis quelques jours, leur attention ne se porte plus sur eux-mêmes. Un tueur en série vient d’arriver en ville et massacre tous ceux qu’il croise.

Sur fond d’enquête policière, « Ronces » nous présente une sorte de terre parallèle où les gens de la ville ont perdu leur joie de vivre. Les rues sont sombres. Leurs trottoirs sont sales, leurs murs d’un gris déprimant. Sur chaque visage, on peut lire ce mal de vivre qui ronge tous les habitants. Et puis, un homme, issu de la forêt, arrive en ville. Il est comme un grand enfant doué d’une force colossale. Il ne voit pas les gens tels qu’ils sont, mais il voit combien la ville les a corrompus. Des millions de créatures difformes, mêlant mécanismes tentaculaires et corps torturés. Tous ceux qu’il croisera, il les tuera. Des meurtres pour la police. Une façon d’abréger leurs souffrances selon lui.


Un homme survivra pourtant au massacre, le commissaire Edouard Mornières. Ce dernier n’est pas encore suffisamment corrompu. Il a une chance de s’en sortir et toute l’intrigue tient sur cette chance qui lui est offerte. La saisira-t-il ou non ? Si non, jusqu’où sa vie sombrera ? Si oui, quel cheminement devra-t-il suivre ? A travers ces questionnements, on sent que l’auteur nous rappelle les valeurs saines qui nous liaient à la nature. Il apporte sa métaphore de notre société urbaine et technologique, de cette société qui nous entraîne malgré nous, à un rythme de plus en plus effrénée. L’esthétique de la bd contribue beaucoup à ce sentiment. Une ville tentaculaire, où il ne semble jamais faire jour et dont l’architecture vieille France nous ramène dans les années 40. Une période de grande pauvreté. Les temps de l’après-guerre où le pain était rationné et où tout était à reconstruire. Sauf qu’entre nature et technologie, nous avons pris le parti de cette dernière, plutôt que d’allier les deux. L’univers de « Ronces » commettra-t-il la même erreur ? Il me tarde de connaître la suite !

Titre : Ronces – tomes 1 et 2 – Racines électriques et Fleurs de Néon

Scénario : MORVAN

Dessin : NESMO

Editeur : Les Humanoïdes Asociés

Parution : octobre 2007

Nombre de pages : 48

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