Littérature de l’Imaginaire

André Gide déclarait : « Ce n’est pas avec de bons sentiments qu’on fait de la bonne littérature ». Pour n’être pas une loi mathématique absolue, cette loi se vérifie statistiquement avec un intervalle de confiance de 99 %. Et le volume que je viens de lire en est hélas un témoin de plus.

L’année 2007 a été bien remplie pour Catherine Dufour. Un livre chez Nesti (« L’Immortalité moins six minutes »), la réédition de son superbe « Le Goût de l’Immortalité » au Livre de poche et ce Club Van Helsing, « Délires d’Orphée ». De quoi finalement rendre un écrivain heureux. Faut-il encore vous rappeler le concept de la collection Van Helsing ? En deux mots alors. Les descendants du célèbre chasseur de Dracula, Abraham Van Helsing, ont fondé une société, le Club Van Helsing, qui engage des chasseurs pour traquer les monstres de toutes sortes.

Dans ce roman, il y a le cadre, plus ou moins esquissé par les quelques pages d’introduction et de conclusion, et il y a l’histoire, ou plutôt les deux histoires de découvertes successives des deux narrateurs qui finissent par comprendre pourquoi la colonie établie sur une planète habitée par des indigènes humanoïdes -desquels on sait finalement peu de choses- est devenue un piège mortel pour les colons, avec une curieuse maladie qui dévore les humains qui ont éprouvé un sentiment d’empathie pour les indigènes.

Jacques Finné arrive enfin au terme de sa longue exploration du fantastique américain. Entreprise qu’il faut saluer à juste titre : il s’agit sans doute ici de l’histoire la plus complète du genre en langue française. Le premier s’intitulait « Des origines aux pulps », le second « De la mort des pulps aux années du renouveau » et celui-ci : « Du renouveau au Déluge ». Et s’arrête ’arbitrairement’ suivant les mots même de l’auteur, en 1985.