Littérature de l’Imaginaire

J’ai dépassé la page 70, cela veut dire que je risque d’achever le livre ; mais j’ai de la peine. Alors même que Simmons insiste et répète à cor et à cri avoir profondément étudié l’histoire et la psychologie de Charles Dickens et de Wilkie Collins, j’ai l’impression de lire les aventures de deux personnages de roman-feuilleton parfaitement fictifs et sans rapport avec les auteurs de David Copperfield et de la Dame en blanc.

Un jour, le ciel est devenu rouge. Les prévisionnistes pensaient que cela durerait le temps d’une éclipse mais le monde a sombré dans une nuit vermillon. Le froid est venu, la neige a tout recouvert, les rivières se sont figées dans le gel, les thermomètres ont affiché des – 30°. Le monde a basculé dans une ère post-apocalypse. Les hommes s’adaptent mais la nature aussi et une nouvelle variété mutante de pins envahit tout. Ce ne serait pas trop grave si elle n’était carnivore, cette Malsève.

“Nocturne” est un fanzine, d’obédience purement fantastique. Six nouvelles courtes et de bonne facture. Curiosité malsaine de Sylven ,par exemple, qui inaugure le recueil, est joliment lovecraftien. Encrée d’Hélène Boudinot s’inscrit dans une fascination du tatouage cadre SF ici. Ca vous court sous la peau de Samia Dalha est probablement la meilleure nouvelle de l’anthologie. Un amoureux fou précipite sa fiancée dans le vide, en extase. D‘autres meutres inexplicables suivent, similaires. Huit. Toutes les victimes avaient reçu une publicité d’un tatoueur nommé Harlow Tattoo.

Bragelonne a presque édité tous les Robert E. Howard. Avec l’intégrale El Borak, on approche petit à petit de la fin des textes encore disponibles. Patrice Louinet a dirigé ce recueil de textes, comme il l’avait fait pour les précédents tomes parus chez Bragelonne.