Littérature blanche

Alors qu'Ellen est dans un train pour rentrer à Londres, une jeune femme qui porte un adorable bébé de trois mois s'assoit en face d'elle. Elles font brièvement connaissance et Kathryn confie le bébé à Ellen, le temps de répondre à un appel urgent sur la plateforme entre deux wagons. Alors qu'elle prend le bébé, Mia, dans ses bras, le cœur d'Ellen se serre à l'idée qu'elle-même ne pourra jamais devenir mère. Les minutes passent, le train s'arrête à une station, puis redémarre lorsqu'Ellen voit avec stupéfaction sur le quai Kathryn qui se dirige d'un pas décidé vers la sortie...

Même si je ne suis guère friand des superlatifs, voilà un livre que je qualifierais de « coup de poing » et que nous proposent les éditions Au Diable Vauvert, éditeur qu’il fait décidément bon fréquenter si l’on veut sortir un tant soit peu de sa routine de lecture.

Aucune bête On a connu Marin Ledun, ancien chercheur chez France Telecom devenu écrivain, grâce à des polars comme La vie en rose (Gallimard, 2019) et surtout Leur âme au diable (Gallimard, 2020) où il déconstruisait les stratégies mises en place par l’industrie du tabac sur une période de vingt-cinq ans pour empêcher toute loi pénalisante : le résultat était un roman noir d’une puissance incroyable. Aucune bête est un court roman d’abord publié chez In8 en 2019 et repris en poche par les éditions J’ai lu.   Une coureuse revenue pour gagner

Prix Fyctia 2021 du meilleur suspense, Les racines des ombres est ce qu’on pourrait appeler un drame sociétal. Une jeune fille sauvagement assassinée des années plus tôt et dont la tombe est profanée, un gendarme retors, une jeune substitut du procureur un peu gauche, une famille de gitans dont l’un d’entre eux a été convaincu du meurtre par le passé, un patriarche industriel qui écrase la moindre velléité d’existence de son fils… l’ensemble des ingrédients est présent pour délivrer une histoire étouffante que n’aurait pas renié un Claude Sautet par exemple.