Peur aveugle

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Au même instant, des milliers d’Américains perdent la vue. Les avions s’abattent, d’innombrables carambolages se produisent, les communications ne fonctionnent plus. La civilisation américaine est ramenée deux cents ans en arrière du jour au lendemain. Misquamacus, le chaman indien, est revenu à la vie pour exercer une ultime vengeance destructrice sur l’homme blanc qui a massacré son peuple. Mais une fois encore, Harry Erskine est bien décidé à l’en empêcher.


32 ans ! Oui, déjà 32 ans que « Manitou », le premier roman de Graham Masterton débarquait dans les librairies françaises. A cette époque, les flammes de l’horreur entretenues par le succès de Stephen King dévorent les habitudes de lecture des amateurs de fantastique. L’histoire de Misquamacus, l’homme médecine revenu d’entre les morts pour venger les massacres des Native Americans, frappe alors l’imaginaire des lecteurs. Et le personnage d’Harry Erskine, faux diseur de bonne aventure / vrai héros, entre au panthéon des figures notoires de la littérature populaire.

Depuis bien des lunes se sont couchées sur les plaines et Graham Masterton n’a jamais cessé d’explorer les légendes les plus diverses, dans un savant mélange de terreur, de sexe, de sang et de fantastique. Non sans revenir, de temps à autre, sur la destinée de Misquamacus et son indécrottable nemesis, le sieur Erskine. D’où ce cinquième affrontement qui prend, dans les premières pages du roman, des airs de véritable apocalypse. Il faut dire que l’homme médecine n’y va pas avec le dos de la cuiller, puisqu’il rend aveugle une bonne partie de la population américaine, provoquant une série impressionnante de catastrophes. Des catastrophes que Masterton entreprend de nous compter au travers d’une narration éclatée où ce bon vieux Harry Erskine n’est qu’un personnage parmi d’autres.

Si l’on peut comprendre le besoin, pour l’auteur, de s’éloigner d’une formule trop utilisée, celle du point de vue unique, on regrettera tout de même d’assister à un festival pyrotechnique réglé par un artificier qui connait son métier… mais qui semble en mode « pilotage automatique ». Cette nouvelle tentative de vengeance du pauvre Misquamacus prend du coup des allures de « suite » hollywoodienne : plus longue, plus violente, plus spectaculaire… mais pas forcément plus passionnante, ni plus épique.

Graham Masterton, Peur Aveugle, traduction de François TRUCHAUD, illustration de Sarry LONG, Editions Bragelonne

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