Vandales du vide (Les)
Le Belial inaugure une nouvelle collection de livres consacrés aux pulps de science-fiction. Le premier roman Les vandales du vide est écrit par Jack Vance, et traduit par Pierre-Paul Durastanti. Pour ajouter une note vintage à celui-ci, la couverture est dessinée par Caza, un illustrateur habitué depuis des décennies à mettre en valeur des scènes des romans de Jack Vance et d’autres auteurs. On ne pouvait pas mieux rêver.
Ce roman de science-fiction date de 1950. C’est un inédit de Jack Vance, mais pas nécessairement une œuvre de jeunesse, car à 34 ans, Vance avait déjà écrit d’autres histoires. Il correspond très bien à la science-fiction de l’époque, que d’autres auteurs ont aussi mise en valeur. En lisant ce roman, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec des livres d’Isaac Asimov, Robert Heinlein, Arthur C. Clarke, voire même Philip K. Dick. Les romans de cet âge d’or seraient aujourd’hui considérés comme de la lecture pour la jeunesse. Mais n’avons-nous pas tous été jeunes, et n’avons-nous pas tous gardé un regard d’adolescent sur ce genre d’histoire ?
Dans cette histoire, on suit le jeune Dick Murdock, qui quitte Vénus pour rejoindre son père, l’astronome en chef de l’observatoire situé sur la Lune. Pendant le voyage, le vaisseau qui assure la liaison croise un cimetière d’astronefs. Les épaves sont le résultat d’une bande de pirates qui s’attaquent à la circulation spatiale dans cette partie du système solaire. Un avenir où les humains colonisent petit à petit le système, mais n’ont pas les moyens d’assurer une protection militaire suffisante à chaque convoi. La piraterie a donc fait son apparition et perturbe la colonisation et l’exploitation du système solaire.
En regagnant la Lune, Dick découvre qu’au sein de la base il y a une taupe qui communique aux pirates des informations sur les passages des vaisseaux. Ce qui leur permet d’arraisonner et détruire ces vaisseaux. En voulant en apprendre plus, Dick se met en danger. Son père échappe de peu à la mort et d’étranges accidents surviennent sur la Lune. Dick découvre qu’un homme aux yeux jaune, le Basilic, dirige les vandales et tente de le tuer. Finalement, une science-fiction épique.
À travers ce livre, on reconnaît difficilement le style de Jack Vance. Le côté flamboyant et baroque est absent, probablement parce que l’histoire se passe dans l’espace et sur la Lune. On trouve ici un Jack Vance qui se fond dans le moule de la science-fiction des années 50. Une science-fiction un peu plus naïve plus axée sur l’aventure, où la technologie est présente, mais pas nécessairement expliquée. C’est ce qui fait d’ailleurs tout le charme de ce genre d’histoire.
On est habitué à mieux de la part de Jack Vance. Par exemple le cycle de Tschaï, la geste des princes-démons, le cycle de la perle verte, ou l’univers baroque de Cugel l’astucieux.
Dans le cas présent, c’est bel et bien un inédit de Jack Vance qui est proposé par le Bélial. Une raison de plus de découvrir ce texte à travers la traduction qu’a faite Pierre-Paul Durastanti.
Je suis curieux de voir quels seront les prochains titres publiés dans cette collection. Il y a certainement quelques perles qui nous ont échappé et qui méritent de revoir le jour ou d’être traduites. Une chose est certaine, c’est une bonne initiative de la part du Bélial. J’espère simplement que ces livres auront également un équivalent poche dans les années qui suivent leur première parution en français.
Le pulp est à la mode. D’autres collections ont décidé de ressortir des romans peu connus ou totalement ignorés du public. C’est par exemple le cas avec Michael Crichton chez Laffont (La dernière tombe, Agent trouble). L’aventure, le polar, l’action, le mystère reviennent à l’avant-plan à travers des œuvres parfois de jeunesse. Et la science-fiction est le genre idéal pour faire découvrir ou redécouvrir des histoires et des auteurs qui ont forgé ce genre littéraire.
À lire, avec un certain recul, et surtout avec un esprit très ouvert, car ce livre remet au centre l’aventure, l’action, le mystère et le danger qui ont bercé notre imagination. J’ai aimé, et je vais certainement suivre cette collection de près.
Un livre de Jack Vance qui fait passer un bon moment de lecture.
Les vandales du vide, Jack Vance, Le Belial, 2016, traduction Pierre-Paul Durastanti, illustration de Caza
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