BIANCO Guillaume 01

Auteur / Scénariste: 


Salut Guillaume

Salut "PhenixWeb" !Comment allez vous ?

Alors, comment en es-tu arrivé à la bd jeunesse ? Et surtout, à « Ernest et Rebecca » ?

J’en ai toujours fais en fait. Et ce, depuis mes débuts chez Lanfeust mag il y a 10 ans.

J’aime raconter des histoires pour tout le monde : les adultes , les ados, les bébés, les grand-pères, pour tout le monde ! J’en ai plein la tête et ne peux pas toutes les dessiner. Pour Ernest et Rebecca , je trouvais intéressant de faire appel à Antonello Dalena, qui a un style de dessin très accessible, gentil, tendre, teinté de "Disney" et de "manga"... J’aime le métissage, les collaborations donnent souvent lieu à des choses très intéressantes. C’est Barbara Canepa qui m’a présenté Antonello, qui est très vite devenu un ami. Je suis très heureux de notre collaboration.

D’où te viens ta principale source d’inspiration ?

De mon enfance et du monde qui m’entoure. Des choses que je vis, que j’ai vécu et que je voudrais vivre. Elle vient aussi de mes craintes et de mes peurs, de mes relations avec les autres, des livres que je lis des films que je vois... Nous n’inventons rien. Nous sommes des filtres sensibles.. Nous ingurgitons, digérons et régurgitons quelque chose, qui est la somme de notre vécu et de notre vision du monde qui nous entoure...

J’adore les mimiques des personnages. As-tu déjà une idée des expressions dans chaque planche ou Antonello a-t-il carte blanche ? Comment s’organise votre collaboration

Antonello a un immense talent d’animateur. Et la manière qu’il a de donner vie à Rebecca m’attendrit à chaque fois. Ceci étant, je reste assez directif. Car étant moi-même un peu dessinateur, j’aime réaliser mes scénarii sous la forme de story-board dessinés assez précis. Antonello les améliore et les réinterprète si besoin à sa façon... Puis je réagis encore et encore dessus jusqu’à ce que nous tombions d’accord tout les deux sur une version définitive... Puis il passe au "clean-up" (comme ils disent chez Disney ), c’est-à-dire au propre... Et on envoie la planche à Cecilia Giumento, notre douce, belle et talentueuse coloriste.

De par le divorce, on s’attache vraiment aux personnages. Pourquoi avoir choisi d’associer un sujet aussi sensible à de l’humour ?

C’est un thême qui me touche... Car mes parents se sont séparés lorsque j’étais enfant. J’avais besoin d’en parler et je me disais que si ça pouvait toucher certains parents ou enfants vivant cette expérience, cela pourrait peut être leur faire du bien. En règle générale, les bandes dessinées qui abordent un thême dit "sérieux" sont souvent un peu pompeuses et tombent facilement dans le pathos. D’un autre côté, les séries de divertissement sont souvent creuses. Nous avons essayé d’aborder un thême certes un peu lourd, tout en nous amusant, et afin d’amuser, je l’espère les lecteurs. D’autre part je pense qu’un gag est d’autant plus drôle lorsqu’il fait suite à une scène dramatique... Et inversement.

L’univers des microbes, ça ne s’invente pas ! D’où t’es venu l’idée d’un ami microbe ?

Les faire-valoir sont nombreux en BD. Les gros à lunettes, les types maladroits, les chiens, les chats, les animaux, tout était déjà pris. J’ai alors choisi un microbe.

Comment s’est créé le monde d’Ernest ? Y a-t-il une hiérarchie des microbes ? Une société parallèle ?

Il y a une infinité de microbes. Ils ont leur code, leur règle leurs us et leurs coutumes. Si on ne les a pas trop vus jusqu’à présent, c’est qu’ils gardent leur distance. Ils redoutent Ernest. Ernest est le plus vieux et redoutable d’entre eux. Il est malin et mute en permanence. Il protège la petite Rebecca de la tristesse, mais également des attaques externes de ses congénères. Nous les découvrirons petit à petit au fil des albums.

Après le copain microbe, le prétendant à la maman, quels détails croustillants peux-tu nous révéler sur le troisième tome ?

Rebecca sera à la campagne chez ses grands-parents. Et découvrira la nature qui l’entoure.Et le côté sain qu’offre la vie au grand air. On y fera la connaissance, entre autre de "Pépé Bestiole", son grand-père... Personnage haut en couleur... Le seul adulte capable de voir Ernest... Je ne vous en dis pas plus.

Comment arrives-tu à donner autant d’humanité à tes personnages ?

Je ne sais pas. Le mérite revient aussi à Antonello. Nous puisons chacun dans nos expériences, nos émotions et notre ressenti face à telle ou telle situation. Pour nous Rebecca existe. C’est une petite fille bien réelle. Lorsqu’elle est dans une situation quelconque ou particulière, on se met à sa place et on la fait réagir comme l’on aurait réagi nous-mêmes. Il ne faut pas aller chercher bien loin pour faire vivre un personnage... Il faut juste regarder autour de soi... Le reste s’impose de lui-même...

Et enfin, la question qui nous titille tous. Ton docteur est-il aussi bizarre ?

J’ai une fascination et une admiration sans borne pour les médecins. C’est le métier, la vocation la plus noble qui soit à mon sens... Certains d’entre eux sont souvent un peu farfelus... Des puits de sciences, altruistes et farfelus qui consacrent leur vie à soulager la souffrance de leur prochain. Cependant, étant enfant, j’avais peur des docteurs, car je les voyais toujours lorsque ça n’allait pas. Le docteur était pour moi synonyme de souffrance. Ils nous mettaient des spatules dans la bouche et des bidules froids et pointus dans les oreilles... Leurs médicaments avaient un goût de punaise séchée et ils sentaient un peu mauvais de la bouche... Ceci étant dit, j’espère qu’ils verront le Dr Fakbert comme un hommage potache mais sincère à leur égard.

Et voilà, notre interview se termine. Si tu as des petits trucs à ajouter ?
Non , rien du tout. Si ce n’est que je vous remercie.

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Commentaires

Je voulais juste dire que j’ai 15 ans, et qu’un oncle m’a offert les deux premiers tomes. J’ai tout de suite accroché au vocabulaire enfantin, aux couleurs pastels qui font voyager, à l’audace qu’on parfois les enfants devant une situation plus complexe aux yeux des ados ou des adultes, ...

Bref ! J’adore aussi Ernest, cette manière qu’il a d’imposer sa réalité (tout est relatif) à un enfant, et Rebecca, et sa réalité façonnée selon ses fantaisies. Cette réalité à laquelle on a envie d’adhérer ne serait-ce que pour une demi-heure, l’espace de 50 pages.

Et pour tout ça, merci pour ses personnages !