Littérature de l’Imaginaire

Il avance péniblement, traînant sa grande carcasse dans un désert de désolation post-apocalyptique. Souffrant de la faim et blessé, une seule pensée l’obsède : Selme. Il ne sait plus ce qu’il est, ni pourquoi il doit rallier cette destination, mais aucun doute en lui : Karst Olenmyl doit rejoindre Selme.

Quand j’ai appris que le Prix Rossel 2008 (un peu l’équivalent belge du Prix Goncourt) était attribué à un recueil de nouvelles fantastiques, mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis précipité chez mon libraire. Un prix décerné à un livre relevant des littératures de l’Imaginaire : voilà qui est assez rare que pour être souligné !

Vous voulez lire un truc futuriste bien tordu ? Si oui, soyez les bienvenus. Nous sommes presque deux siècles dans le futur et notre planète compte désormais plus de quinze milliards d’habitants. Sur ces quinze milliards d’individus, seuls cent cinquante millions vivent dans le confort. La technique médicale permet à ces nantis de vivre plusieurs centenaires. La communication et tout le toutim de la technologie sont tels que I-Robot et Blade Runner font figure de contes moyenâgeux.

Bénipurain, petite ville de province, avec une église, un boulanger ... Et surtout un palais de justice. Une vieille battisse qui fut d’abord couvent de nonnes avant, lors de la sécularisation forcée de la Révolution de 1789, de passer dans les mains de la Justice et de sa balance. Un microcosme, un monde où les actes les plus vils, les pulsions les plus animales sont de mise comme ailleurs. La mort d’un compositeur de chansons à succès, Langman, retrouvé au pied de son immeuble, fait exploser la chape de silence provincial.