Lemashtu, chroniques des stryges

Lemashtu

Lemashtu fréquente le Collège de Saint-Charles à Londres, où il vit en exil. Le dernier héritier de la dynastie Dracul est le futur Roi de Walachie, mais la Roumanie n’est pas tendre pour les stryges. Apparentés à l’homme mais dotés de pouvoirs vampiriques, les stryges se nourrissent en effet de sang humain. Aussi, pour protéger les élèves du collège, l’adolescent stryge doit mener une vie monacale, surveillé par son précepteur, sévère et implacable. Si Lemashtu ne côtoie pas les jeunes de son école, il envie leur vie normale, joyeuse et animée.

Depuis peu Lemashtu sent monter en lui des pulsions étranges, et comprend que la bête sauvage n’a pas disparu. Le garçon est pourtant prêt à se battre pour dominer ses instincts et tenter de vivre une relation normale avec la jolie Pauline. Mais lorsqu’un jeune stryge rejoint Saint Charles et devient son ami, d’importants changements les emportent dans la tourmente. Car malgré le soutien du Vatican aux jeunes gens, les chasseurs de stryges ne sont pas loin.

Li-Cam présente les stryges comme un peuple particulier dont la destinée est indissociable de celle de l’humanité. S’ils peuvent intégrer la société humaine malgré leur besoin de sang, les stryges demeurent dangereux et corruptibles, capables de tuer avec plaisir. Pourtant, pour l’auteur, ce sont finalement bien eux qui risquent de disparaître face à l’Homme, toujours prompt à détruire ce qui le menace.

Le récit est remarquable d’efficacité car le lecteur est instantanément transporté dans cet univers particulier. Le héros et ses semblables sont décrits sans complaisance, avec leurs limites et leurs défauts, mais également comme des êtres qui souffrent de ce qui constitue leur force. Loin de certains romans du genre, le ton du récit n’est ni noir ni glauque, et Li-Cam présente une jeunesse anglaise privilégiée qui fait sourire. Ces chroniques sont riches et prenantes, et on ne peut qu’espérer d’autres récits dans cet univers.

Lemashtu, chroniques des stryges par Li-Cam, couverture de Jean-Emmanuel Aubert