Grand secret (Le)

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Barjavel n’est pas vraiment un auteur de science-fiction. Ses oeuvres de jeunesse, Le voyageur imprudent et Ravage relèvent incontestablement du genre. Mais, il délaisse ensuite les rivages de l’imaginaire pour se consacrer à des histoires diverses, autobiographies, relectures de vieux mythes, policiers, histoires d’amour... C’est un auteur polymorphe, éclectique, total. Il revient cependant régulièrement à ses premières amours en signant, entre autres, La nuit des temps, Une rose au paradis et Le grand secret.

Ce roman se présente tout d’abord comme un récit d’espionnage, fortement ancré dans le monde des années 50 et 60. On commence par suivre Nehru, alors premier ministre de l’Inde, dans ses déplacements à travers le monde pour prévenir les chefs d’états les plus influents de la découverte de l’un de ses scientifiques. Une découverte à la fois terrifiante et merveilleuse, dont peut dépendre la survie ou la chute de l’humanité. Quelle est cette découverte ? C’est le grand secret, qui partage ceux qui luttent pour le protéger et ceux qui veulent le découvrir.


Jeanne Corbet fait partie de la seconde catégorie. Après la disparition de son amour et amant Roland, elle part en croisade à travers le monde entier à la recherche de la liberté. Elle rencontre René Coty, la reine d’Angleterre, le président Nixon et d’autres personnalités qui la prient de cesser ses investigations. Mais, têtue comme savent l’être les femmes amoureuses, elle cherche jusqu’à ce qu’elle retrouve son Roland. Mais pas de la manière qu’elle le pensait.

Ces retrouvailles ont lieu au tiers du livre. La suite est tellement inattendue et poétique qu’en dire le moindre mot serait une atteinte à l’intégrité du roman. Sachez juste que ce grand secret relève bien de la science-fiction. C’est une idée courante en SF mais assez peu utilisée, sans doute à cause des nombreuses conséquences qu’elle implique (mais que Barjavel gère à merveille). Sachez également que, dans ce roman, c’est la sauvegarde de ce Grand secret qui rend indispensable l’élimination de JFK à Dallas en 1963. C’est également elle qui permet la détente entre les deux grand blocs, qui accélère la course à l’espace et qui oblige le président Nixon à se rendre en Chine en 1972.


On le voit, Barjavel réussit à intégrer moult éléments réels dans sa fiction (qu’on appellerait aujourd’hui uchronie mais qui n’en est pas une) et qui réalise un mélange des genres impressionnant, entre utopie, espionnage politique et histoire d’amour, le tout baigné dans son humanisme poétique coutumier. Ajoutez à cela que l’histoire tient en haleine du début à la fin, distillant les informations au compte-goutte, maintenant le suspense de la chute de l’histoire (qui ne concerne que la survie de l’humanité, excusez du peu) jusqu’au dernier moment et fourmillant de détails caustiques ou incongrus sur les grands de ce monde (Ah... les problèmes de dos de Kennedy).

On obtient... un classique.

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Un blog vient d’être crée suite à la première adaptation sous forme de conte du Grand Secret.
A voir !