Bob et Bobette


Cette fois-ci, Phenixweb se penche sur la série des Bob et Bobette de Willy Vandersteen. Voilà l’un des fleurons de la bande dessinée et de l’Imaginaire dans notre créative Belgique. En effet, Bob et Bobette proviennent du Nord de notre beau pays. Le premier volume des aventures sortira en néerlandais en mars 1945 tandis que la première parution traduite en français se fera dans le journal de Tintin en 1948 !


Pour la petite histoire, le tout premier volume s’appelle « Ricky et Bobette » car Ricky est en fait le véritable grand frère de Bobette. Il s’effacera toutefois au profit de Bob dès « L’île d’Amphoria », le second album de la série. Un choix risqué mais payant pour Willy Vandersteen. Dès le début des années 50, il est confronté au succès et à la demande croissante autour de sa création. Il s’entourera alors de nombreux collaborateurs, composant de la sorte un véritable studio abritant scénaristes et dessinateurs entièrement dévoués à la cause Bob et Bobette. Tout ce petit monde fonctionnera sous l’égide de Paul Geerts, principal dessinateur des aventures entre 1969 et 1990, année de la mort de Willy Vandersteen. Après cela, Paul Geerts sera crédité comme l’auteur des nouvelles parutions jusqu’à ce que Marc Verhaegen prenne le relais de 2002 à 2005. Depuis cette année, c’est Luc Morjaeu qui est aux commandes. Bref, vous l’aurez compris après ce topo succinct, Bob et Bobette est une véritable institution en Belgique au même titre que Tintin ou les schtroumpfs.


Presque 70 années d’aventures et plus de 300 volumes parus, peu de bandes dessinées peuvent se targuer d’une telle longévité !

Nos héros récurrents sont Bob et Bobette, leur tante Sidonie, le brave voisin maladroit et vantard Monsieur Lambique, le professeur Barabas, le génial scientifique inventeur du terranef (permettant de voyager sous terre) ou du télétemps (qui permet de voyager dans le temps comme son nom l’indique) et un homme à la force surhumaine nommé Jérôme dont l’origine vous sera dévoilée dans « Le mol os à moelle » entre d’autres albums. A noter également que Jérôme a eu sa propre série de 1964 à 1982 mais nous y reviendrons dans un autre article. Concernant les autres personnages revenant à cadence plus ou moins régulière, je me contenterai de citer Crimson (le super méchant de service), Arthur (le frère de Lambique) ou encore Théophile (le vendeur à domicile le plus têtu du monde).

Il est amusant de constater à quel point les réactions des personnages s’adaptent aux tendances sociales d’une époque. Ainsi, on pourra voir Tante Sidonie se cantonner aux tâches ménagères durant toute une série d’aventures tandis qu’elle militera plus tard pour l’émancipation de la femme.


Je disais en préambule à cet article que Bob et Bobette était l’un des plus beaux fleurons de l’imaginaire bédéesque belge. Pourtant, cette série ne manque pas de défauts ! De nombreuses fautes d’orthographe dues à une traduction trop rapide ou encore l’invraisemblable facilité des voyages de nos héros (l’auteur les envoie avec une aisance déconcertante du fond de l’espace au centre de la terre en passant par une croisière aux Caraïbes) attirent notre attention. Il y a aussi le fait qu’ils soient doués dans n’importe quelle discipline allant du cirque (« le roi du cirque ») à la conduite de vaisseaux spatiaux en passant par les combats de gladiateurs (« Le gladiateur-mystère ») ou encore le maniement des armes à feu (ils seront rangers dans « Les diables du Texas »).

Comment se peut-il que cette série soit alors un tel monument ?
Tout simplement parce que tous les thèmes qui composent l’Imaginaire y sont présents !

Jugez plutôt : la possession démoniaque (« Le papillon du diable »), la sorcellerie (« Ce cher Barabas »), les instruments magiques (« La harpe perdue »), les pactes diaboliques (« Les chèvraliers »), les malédictions familiales (« Le teuf-teuf club »), les mauvais sorts (« La dame de carreau »), les mystérieuses stations spatiales (« Les cavaliers de l’espace »), les extra-terrestres (« Les voleurs de songes »), les voyages au centre de la terre (« Les troglodytes »), sous les mers (« L’aigrefin d’acier »), les voyages dans le temps (« Le mol os à moelle »), les cités mystérieuses (« La cité des nuages »), les dragons (« Le roi boit »), les lutins (« Les lutins de cuivre »), les fantômes (« Les chasseurs de fantômes »), les fées (« Les champignons chanteurs ») et encore un tas d’autres albums sur des thèmes plus ou moins dérivés. L’auteur n’hésite pas non plus à s’inspirer de légendes (« La rosse bizarre ») ou de la mythologie (« Le viking impétueux »). Nos héros voyagent d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre, d’une planète à l’autre... bref, ils en voient de toutes les couleurs pour notre plus grand plaisir.


Vous l’aurez compris, Bob et Bobette est une bande dessinée incontournable pour tout amateur d’humour et d’aventures extraordinaires qui désire ne pas se prendre la tête.
Il existe également une série d’aventures destinées aux plus jeunes : les p’tits Bob et Bobette. Elle met en scène nos héros à l’âge de 5 ans. Notons qu’il s’agit d’une incohérence étant donné que nos deux amis se sont rencontrés bien après.

Pour clôturer le sujet, j’ajouterai qu’il y a eu une assez bonne adaptation animée de l’album « Les diables du Texas » en 2009 ainsi qu’un film (totalement dispensable) tiré de l’album éponyme « Le diamant sombre » en 2004.

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Commentaires

Tout ça ne vaut pas Amoras, mon bon !

Bruno

Ah je ne connaissais pas :-) Ca existe en français Bruno ? Histoire de découvrir :-)