Voisins d'ailleurs

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Après Jack Vance, Jack Williamson et Poul Anderson, le Bélial nous propose Clifford D. Simak, auteur d’une trentaine de livres de science-fiction, dont le classique Demain les chiens. Curieusement, je ne l’ai jamais lu, lui préférant les Ingénieurs du Cosmos. Je dirai même que Simak est passé à travers mon filtre science-fiction sans vraiment m’avoir marqué. Heinlein, Hamilton et Williamson m’ont plus influencé.

La sortie de Voisins d’ailleurs est justement le moment idéal pour renouer avec cet auteur de l’âge d’or. Le Bélial nous propose un recueil de neufs nouvelles dont le thème principal tourne autour de voisins extraterrestre agissant sur notre planète ou oubliant certains objets qui ont des conséquences sur nos vies. Les histoires se situent pour la plupart dans le milieu rural, que Simak connait très bien pour y avoir été cultivateur. Il nous présente des personnages sympathiques, volontaires et pleins de bon sens qui sont confrontés à des machines qui émettent des cliquetis avant de pondre des objets (La maternelle) ou qui troquent (Le bidule). Simak ne se contente pas d’ajouter un élément extraterrestre à ses histoires, il y ajoute également des éléments spatiotemporels. Par exemple l’étranger qui après deux heures de route n’a toujours pas trouvé l’entrée d’autoroute alors que le cultivateur qui emprunte la même route n’aura besoin que de dix minutes pour la trouver (Le voisin). La fin des maux nous montre comment on peut soigner les maladies sur notre planète, mais en rendant les humains un peu moins intelligents. Des objets viennent du futur (Le cylindre dans le bosquet de bouleaux) ou des personnes étaient déjà présentes dans notre passé (La photographie de Marathon, La grotte des cerfs qui dansent). Ce qui peut paraitre un paradoxe temporel trouve son explication rationnelle. Curieusement la nouvelle Un Van Gogh de l’ère spatiale sort du thème imposé. C’est aussi le texte le plus faible de ce recueil.

Si Simak a un style fluide, sans fioriture, toujours agréable à lire un demi-siècle plus tard, les nouvelles se ressemblent à tel point qu’on dirait une succession de variantes de la même histoire. C’est le principal reproche fait à ce recueil. Il était sans doute préférable de présenter un large panel de nouvelles plutôt que de cibler un thème très réducteur de l’œuvre de l’auteur. Au final, j’ai été content d’arriver au terme de ce livre qui me semblait trop long, car répétitif, malgré ses 304 pages. Ce livre est une bonne initiative, mais reste un choix discutable quant aux nouvelles sélectionnées. Le grand retour de Simak est en fait un petit retour. Une intégrale en plusieurs volumes aurait été préférable.

Un livre qui ravira certainement les fans de Simak, surtout que cet auteur n’a plus été réédité depuis un bon nombre d’années. Un livre qui en appelle d’autres, je l’espère...

Visiteurs d’ailleurs par Clifford D. Simak, traduction de Pierre-Paul DURASTANTI et illustration de Philippe GADY, 304 pages, Le Bélial, 2009

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