Positif
Finnegan est un positif. Le signe « plus » tatoué sur le dos de sa main l’atteste. Parce qu’il a été en contact direct avec le virus zombie, le voilà condamné à quitter son lieu de vie, un Manhattan post-apocalyptique barricadé, où toute trace de l’ancien monde a disparu, pour se rendre dans un centre sanitaire de l’Ohio. Le virus mettant jusqu’à 20 ans pour se manifester, il devra attendre ses 21 ans pour être déclaré sain et revenir… Sauf que ça ne va pas se passer tout à fait comme prévu…
Dire que j’ai hésité avant de me lancer dans une histoire de zombie serait un doux euphémisme. C’est que souvent, depuis La nuit des morts-vivants, le chef-d’oeuvre de George Romero, le thème apparait ultra rabâché, et le seul intérêt est de montrer des hordes de morts-vivants envahir les rues et s’en prendre aux quelques survivants. Si la bande dessinée Walking Dead a en partie relancé l’intérêt, elle a tendance à s’essouffler sans parvenir à se renouveler - je ne parle même pas de la série télévisée qui est pour moi d’un ennui profond au point que je n’ai pas dépassé la première saison.
Positif plante l’action dans un futur proche, dans une Amérique dévastée et en proie au chaos. Les zombies sont des malades infestés par un virus, dont le temps d’incubation peut prendre vingt ans, ce qui fait de chacun un malade potentiel. D’un côté, l’armée tente de rétablir l’ordre le plus souvent avec violence et sans discernement, de l’autre, les survivants, souvent dans des camps retranchés, où la vie s’articule autour de trocs et de petits métiers divers. Les pillards s’organisent en bande avec la complicité des autorités, des sectes apparaissent, voulant prêcher leur bonne parole. Au milieu de tout ça, Finn devra apprendre à vivre. C’est un gamin débrouillard, mais sans aucune idée de ce qu’il peut se passer hors des murs. Son chemin lui fera croiser des personnages haut en couleur, comme Adare et son harem de filles mineures au volant de son 4X4, Kate la Rouge et sa bande de motards, les dirigeants du camp d’Akron…
Empruntant parfois la voie d’un Mad Max, Positif est aussi une réflexion sur la dérive du totalitarisme, un roman de zombie où finalement le zombie n’est qu’un prétexte et non le thème principal. C’est plutôt un roman post-apocalyptique parfaitement bien écrit et sans aucun temps mort, laissant la porte ouverte à une note d’espoir final en la personne de Finn et de ses compagnons de route, décidés à faire de leur faiblesse une force. Et je remercie les Éditions Bragelonne pour m’avoir permis de découvrir cette petite pépite.
Positif par David Wellington, Bragelonne 2015, 6,90 €