Littérature

Une idée simple adroitement exploitée et vous voilà emporté dans un récit coup de poing. C’est vrai, au départ l’idée que des personnes, des messieurs et madames tout le monde se transforment en fous furieux et s’attaquent férocement à leur voisin, quoi de plus banal ? Vous, moi, nous en avons vu par camion entier des scénarios comme celui-ci. Mais ici, ce qui change tout, c’est que l’auteur ne s’est pas précipité sur les scènes grandiloquentes qu’engendrent ce genre d’histoire. Il a pris son héros, un homme ordinaire qui assiste avec une totale impuissance à l’effondrement de notre société.

Alec Deraan est un chasseur de prime solitaire, fidèlement accompagné par Arkan, un dragon estropié qu’il a sauvé d’une mort sans gloire. Engagé pour éliminer un groupe d’hommes possédés par une force démoniaque, Alec est abasourdi lorsqu’il réalise qu’il a tué le Roi de Redfelt. Sa situation ne s’améliore pas lorsqu’il apprend que le monarque était porteur d’une rançon destinée à libérer son fils, enlevé par une tribu nomade.

  Ce premier volume comprend trois parties : Livre de sang, Une course d’enfer et Confessions d’un linceul, ce qui représente au total 19 récits. On retrouve une grande variété de thèmes et de sujets, Clive Barker présentant des textes souvent noirs et réalistes, sans dédaigner toutefois un ton plus grinçant. Ainsi dans une Course d’enfer, un coureur représentant l’Enfer essaye de gagner une course à pied afin de marquer l’avènement du règne d’en-bas. Un récit réjouissant malgré l’horreur en arrière-plan.

Lady Katsa est une Graceling, un être rare qui possède un don. Elle, c’est la bagarre : elle se bat avec rapidité, force, précision et insensibilité à la douleur. Mais son état de Graceling se repère au fait qu’elle a les yeux de deux couleurs (un bleu et un vert) et elle fait peur, tant par son état de « monstre » que par sa réputation de violence. Son tort : avoir mis son don au service de son oncle, le Roi Randa, qui se sert d’elle pour des missions de tortures, d’influences et d’extorsions.