Hommes dénaturés (Les)

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Dans les années 2030, la fertilité masculine a brutalement chuté sur l’ensemble de la planète suite aux multiples expositions aux produits chimiques. Les enfants sont si rares que les couples sont prêts à tout pour en avoir, quitte à traiter leurs animaux domestiques comme des bébés humains...

Shana Walders, jeune appelée de l’armée américaine, participe à l’évacuation d’une zone dangereuse où un train transportant des produits toxiques a déraillé. Elle voit, l’espace d’un instant, l’inimaginable tapi au fond d’une cage. Son témoignage auprès de ses supérieurs signe sa radiation de l’armée. Mais elle décide de mener sa propre enquête pour découvrir la vérité. Alors que le gouvernement a interdit la génétique humaine, Shana découvre qu’un trafic clandestin s’organise à grande échelle. Elle vient de mettre le doigt dans un engrenage qui met en jeu l’avenir de l’homme...

Aidée d’un ancien médecin et d’un danseur de ballet classique, elle remet en question toute l’organisation d’une société où se reproduire est devenu le luxe suprême.

Pour une fois qu’on change le disque du futur de l’humanité qui ne se bat plus pour l’écologie ou pour l’eau et c’est un livre bien rafraîchissant !

Même si le titre français (en anglais : Maximum Light) comme le propos se rapporte au livre de Vercors “Les animaux dénaturés”, ce n’est pas une quête philosophique sur la réelle nature de l’homme mais une enquête sur ses propres contradictions, ses obsessions et le prix à payer pour les satisfaire.

Le style est rapide, le fond proche du polar. On est bien un peu obligé de se remettre en cause, car de nos jours déjà, le besoin d’enfants via les fécondations in vitro, les adoptions et autres est déjà l’expression d’un mal-être qui touche nos civilisations prospères.

Naître ou ne pas naître, donner la vie sans la reprendre, exister sans se prolonger alors que l’espérance de vie se rallonge... Que de thèmes abordés, que de questions en suspens.

Côté style, c’est assez dépouillé, très oral : d’ailleurs les textes sont écrits à la première personne et offrent la vision des différents protagonistes, dans un découpage proche de la trop courte série “Bomtown”, avec un parti pris permanent sur les événements par le côté subjectif des propos en “Je”.

Un bon moment. J’ai eu de la peine à m’arrêter, épuisée, à 2 pages de la fin ... Grrr, parfois c’est dur d’être embarquée et de devoir lâcher prise !

Les hommes dénaturés par Nancy Kress, traduit par Jean-Marc Chambon, illustration d’Eric Scala, Pocket, mai 2007.

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