BIZIEN Jean-Luc 01

Auteur / Scénariste: 


Comment peut-on te présenter ? Qui es-tu ?

Je suis un auteur pluridisciplinaire avec un parcours un peu chaotique, qui a toujours voulu écrire, a pris son temps pour le faire… et qui passe d’un genre à un autre avec un égal bonheur. Comme un élève et un ami de Serge Brussolo qui est à la fois celui qui m’a donné l’envie et la possibilité d’écrire. J’ai suivi son conseil : ne pas rentrer dans des petites cases, changer de styles et d’éditeur, ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, passer d’un genre à l’autre... Il est assez surprenant de voir que les libraires, tout comme les éditeurs, s’étonnent de me découvrir dans des rayons différents – voire « antagonistes ». Je veux être là où on ne m’attend pas.

A quel âge as-tu commencé à écrire ?

En fait j’ai commencé par dessiner. Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que mon petit frère était plus doué que moi. Et là j’ai commencé à écrire. J’ai été élevé par un papa qui, paradoxalement, voulait que l’on fasse des études sérieuses et nous encourageait à lire des choses pas sérieuses. Tous les jeudis, il nous ramenait Spirou, Tintin et Pilote. Tous les jeudis, on s’éduquait à la BD. J’ai grandi au Cambodge et vécu aux Comores. Je n’ai pas eu l’éducation « normale » d’un gamin de Métropole. Je n’allais pas au sport, je ne regardais pas la télé, n’écoutais pas la radio. J’ai grandi aux Gaston Lagaffe, à Jacob (j’avais tous les Blake et Mortimer). J’étais fasciné par cette narration-là. Et comme le seul média dont on disposait Outre-Mer, c’était le cinéma, on était gavé d’images. Donc j’y suis venu tout naturellement. Il y a eu d’abord le jeu de rôles qui est une super école d’écriture – elle oblige l’efficacité, la construction, une certaine forme de narration… et puis il y a eu la rencontre avec Brussolo et là tout a bousculé.

Et tu as commencé par des nouvelles ou directement un roman ?

J’ai commencé par écrire des jeux de rôles, des scénarios. Les critiques étaient unanimes : c’était bien, mais trop littéraire. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le milieu français est très critique, ce n’est pas un milieu de découvreurs. Il faut rentrer d’une manière ou d’une autre dans le circuit. Pour te donner un exemple, il serait très improbable qu’en France une future divorcée, chômeuse en fin de droit avec des enfants proposant à un éditeur l’histoire d’un petit sorcier à lunettes soit publiée. En Angleterre, ça n’a posé aucun problème. Ici, il faut d’abord glisser un orteil dans la porte. C’est assez étonnant. Je fais du jeu de rôles, je rencontre l’illustrateur Didier Graffet (pour Chimères, en 1994), qui lui-même rencontre les gens de chez Gründ, qui lui proposent de faire un album… Et voilà, la boucle est bouclée. L’année d’après, en dédicace, je vois Brussolo, sur le stand juste en face. Je traverse le tapis rouge pour lui faire signer un bouquin et on commence à parler. Une chose en entraînant une autre, il me propose d’écrire pour lui (il est directeur littéraire pour Présence du Futur, à l’époque). Et c’est parti.

J’ai fait beaucoup d’albums jeunesse chez Gründ et quand j’ai publié mon premier roman, les gens étaient persuadés que c’était un autre Bizien qui l’avait écrit. Ca perturbe beaucoup, quand tu passes d’un univers à l’autre. Quand j’ai sorti mon premier bouquin de littérature générale, je ne te mens pas, deux libraires de suite dans des salons, avec un sourire un peu figé, m’ont dit que ce devait être un homonyme… C’est inconcevable qu’un auteur d’albums illustrés puisse écrire de la littérature générale. On est en radicale opposition avec les Anglo-Saxons qui considèrent que c’est un métier – on sait raconter des histoires, donc on raconte des histoires. Ici, non seulement tu dois savoir raconter des histoires, mais tu dois savoir le faire dans une certaine catégorie. Moi, je travaille en fonction de l’humeur, de mes envies. Avant d’écrire, j’ai été fonctionnaire pendant 15 ans.

Je n’ai plus l’impression de faire le même métier tous les jours.

Et pourquoi as-tu commencé par le jeu de rôles ?

A l’Ecole Normale, tout au fond de la bibliothèque, il y avait des boites de jeu de rôles qui prenaient la poussière au sommet d’une étagère. Avec les autres internes, on a commencé à y jouer. On s’est rendu compte que pour incarner certains personnages, il fallait lire. Donjons et Dragons m’a amené à Moorcock, à Leiber. Avec l’appel de Cthulhu, tu passes chez Lovecraft. Le JdR te ramène au texte, à la lecture. Concevoir les scénarios, ça t’oblige à écrire, à structurer. Aux Etats-Unis, ils ont des écoles d’écriture, des ateliers. Même des auteurs reconnus comme Chuk Palaniuk – un écrivain génial ! – retourne de temps en temps dans ce genre d’écoles, pour y faire leurs gammes. Ici ça paraît totalement inconcevable. J’aurais bien aimé, plutôt que d’apprendre de manière empirique, que cela existe ici. En France, ton seul apprentissage, c’est la lecture, la découverte des auteurs. Il faut faire l’éponge, s’imprégner… et tenter, en écrivant, de se libérer des influences.

Et maintenant l’écriture est devenu ton métier à part entière ?

Oui, je ne fais plus que ça depuis 2000.

Quelles sont tes autres passions ?

Il y en a beaucoup, mais la musique tient une place particulière. On a monté un groupe de rock avec des copains illustrateurs et auteurs. On commence à faire des concerts dans des salons. Enfin, dans les « bars autour des salons », plutôt. J’ai besoin de ça. Jouer, chanter, c’est aussi raconter une histoire. Et pour une fois, sur un temps extrêmement court.

Tu es passé du jeu de rôles aux romans, comment cela s’est-il fait ? Quelle est la différence au niveau de l’écriture entre les 2 modes d’expression ?

Ça n’a pas été très compliqué. La critique qui revenait, comme je te l’ai dit, c’est que j’étais trop littéraire. J’avais déjà tendance à poser le décor, les personnages, à soigner les dialogues. Le jeu de rôles n’est pas une école d’écriture, mais plutôt une école de scénario. Mener une partie de jeu de rôles, consiste à raconter une histoire à des adultes consentants qui veulent y participer de manière active. Ca m’a donc appris une certaine forme de narration. Ça m’a aussi appris à bosser vite et beaucoup. Le JdR manquait de professionnalisme : c’était des commandes de scénars, et toujours pour l’avant-veille.

La régularité dans l’écriture, une certaine force de travail t’assurent l’indépendance – tant professionnelle que financière. Il faut se souvenir qu’en France, nous sommes rares à vivre de nos plumes. La majorité des auteurs ont un compagnon ou une compagne super sympa (ou riche), ou bien ils ont un autre métier. Je fais partie des chanceux qui se consacrent à l’écriture, et c’est un bonheur absolu de ne pouvoir faire que ça de mes journées.

Tu es rentré dans le monde de l’édition, grâce à une rencontre avec Serge Brussolo. Comment cela s’est-il passé ?

De manière très naturelle. Serge est quelqu’un qui n’est pas facile d’approche car il est extrêmement sollicité. Je publiais déjà en jeunesse, mais c’est lui qui m’a proposé d’écrire pour les adultes. Il a lu l’un de mes jeux – alors qu’il déteste le jeu de rôles ! – et l’année suivante, toujours au même salon, il se rappelait de moi et m’a dit qu’il y avait là matière à écrire un bouquin. Il m’a encouragé, il m’a accompagné. Ça fait maintenant plus de dix ans et on est toujours en contact, toujours amis. Quand j’ai quelque chose qui pourrait l’intéresser, je l’appelle. Il me donne lui aussi des nouvelles. C’est vraiment quelqu’un qui m’aura beaucoup aidé, qui aura compté. Il a agi de manière très spontanée, et c’est ce qui est le plus étonnant, dans un milieu ou chacun protège son pré carré. Ça tient essentiellement à la générosité du bonhomme. On a tendance à l’oublier, mais Brussolo est extrêmement généreux. Je l’ai vu fonctionner au Masque (où il était directeur littéraire) : il a lancé plein de gens, comme Xavier Mauméjean, Barbara Abel et tant d’autres. À l’arrivée, il y en a deux ou trois qui s’en sont rappelés, qui savent d’où ils viennent (les deux précités, par exemple, qui sont des amis proches et conservent des liens privilégiés avec Serge). Notre relation professionnelle s’est transformée naturellement en amitié.

Tes romans sont souvent très « cinématographiques ». J’ai l’impression que tu écris tes livres en préparant un story board.

Très rarement en fait. Je m’y suis astreint pour ma série chez 10/18, dans la collection Grands Détectives. Là, c’est vraiment un exercice de style. Rentrer dans une collection de cette ampleur, avec une image aussi forte, ça n’est pas évident – même si on m’a laissé assez libre. Mais il y a un esprit à respecter, une collection avec des règles et j’ai essayé de les respecter au maximum. Pour cela, j’ai fait un vrai découpage. Mais en général, j’ai la scène d’ouverture pour accrocher le lecteur et le final. Je sais exactement où je veux aller, je travaille énormément en amont sur la psychologie des personnages, sur leur histoire et après je les laisse se promener librement dans le cadre proposé. Parfois, l’un d’entre eux s’impose, il prend le pouvoir, me surprend… et j’en suis ravi.

Le côté cinématographique, ça me touche que tu en parles. Je suis très sensible à cette approche narrative, que l’aborde de manière instinctive dans un premier temps, avant de retravailler énormément. Pour tout te dire, je me fais mon petit cérémonial : le matin, je choisis dans ma Cdthèque les albums qui vont m’accompagner au long de la journée et je me laisse porter. La musique fait naître des images, elle impose un rythme. Je peux te dire, en relisant l’un de mes romans, quelle plage précise de disque servait de fond sonore quand j’ai écrit tel chapitre ou tel autre. Au rythme de ce que je lis, je sais quel morceau rythmait mon travail. Et le choix est vaste : j’écoute selon l’humeur (et le sujet) des B.O. de films, du rock, de la musique irlandaise, du gothique ou du métal…

Pas envie d’adapter un de tes livres au cinéma ? Si oui, lequel, avec quel réalisateur, acteurs ou actrices ?

Je suis en train de travailler sur l’adaptation d’un roman. Je n’en suis encore qu’au stade de la production. Je n’ai pas d’acteur en tête, c’est quelque chose de trop personnel. Chaque lecteur va se l’approprier, voir un acteur différent. De toute façon, à partir du moment où tu acceptes de vendre une œuvre, tu dois t’effacer derrière le réalisateur qui va imposer son univers. Après, tu n’as plus qu’à espérer que ce soit le plus proche de ce que tu aurais voulu, mais ça t’échappe. Quand on lit un roman, il est toujours difficile, voir douloureux de voir le film qui en est tiré. L’inverse est plus probable. J’ai découvert « Fight Club » au cinéma d’abord, puis j’ai lu le livre. Je ne suis pas certain qu’en lisant le bouquin d’abord, j’aurais autant apprécié le travail de Fincher.

Tu écris aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse, y a-t-il une différence au niveau de l’écriture ?

Non, c’est la même exigence, c’est juste une question de format. Quand j’écris pour un album illustré, cela doit être évidemment plus simple, plus limpide, plus direct que l’écriture d’un roman. Pour les enfants, je ne m’interdis pas la violence, par exemple, mais à deux conditions : qu’elle soit au service de l’histoire (et JAMAIS le contraire) et que ce ne soit pas complaisant. Je considère qu’un bon bouquin pour les enfants/ados, c’est un bouquin que les adultes pourraient avoir plaisir à lire. Encore une fois, on en revient à ce sacro-saint postulat français : je crois, par exemple, que nous sommes le seul pays qui ait autant de version du « Seigneur des anneaux ». Une version grand format en un seul volume, une en trois volumes grand format, une en trade (semi poche), et une en poche. Et tu pourras comparer – c’est hyper drôle, et tellement révélateur – les 4e de couverture. Elles varient de poche « à partir de 8 ans » pour le poche, « à partir de 12 ans » pour le semi-poche… mais sur les 4 version, il est indiqué « texte intégral ».

En même temps, pour que les adultes lisent Harry Potter, il a fallu leur proposer du grand format. Chez les Anglo-Saxons, un bon bouquin, c’est un bon bouquin : on n’a pas de complexe à lire un roman fantastique ou un roman merveilleux, dès lors que c’est une bonne histoire. Il n’y a que chez nous qu’il faut rentrer dans des cases étriquées, des « catégories ».

J’essaie, tant que faire se peut, de m’affranchir de tout ça. La lecture reste pour moi, avant tout, un plaisir – autant le partager avec le plus grand nombre.

Là, tu viens de commencer une nouvelle série chez 10/18, dans la collection Grands Détectives. Peux-tu nous en dire un mot ?

C’est une série qui se déroule à la fin du XIXe siècle au moment de toutes les « révolutions » (industrielles, intellectuelles, sociales…)

La Chambre mortuaire, le premier tome, se déroule en1888. On est en train de préparer l’Exposition universelle, la Tour Eiffel est en train de jaillir du sol. La psychiatrie n’en est qu’aux premiers balbutiements. Mon héros est un psychiatre, que la plupart de ses contemporains pensent plus fou que ses patients. Il faut dire qu’il fait partie de ces « révolutionnaires » qui décident que les aliénés – de l’anglais « alien » parce qu’ils sont différents – méritent des soins et pas l’enfermement imposé jusqu’alors.

Il s’appelle Simon Bloomberg, il est marié à une égyptologue excentrique qui a conçu les plans de son hôtel particulier, une maison gigantesque à la façade peinte en trompe -’œil, qui renferme des collections de bibelots égyptiens, des couloirs très bas et étouffants, des pièces interdites, d’autres secrètes… et de nombreuses surprises.

Bloomberg est perçu comme une espèce de Barbe Bleue, entouré de mystère… et très inquiétant pour les jeunes femmes qui se succèdent au poste de gouvernante.

Comme tout un chacun, je croyais connaître le XIXe et Paris. Je me trompais ! J’ai dû faire beaucoup de recherches, mais au final, ce fut un roman extrêmement agréable à écrire. C’est mon tribut respectueux – et énamouré ! – à la série « Chapeau melon et bottes de cuir » qui a bercé mon enfance.

Des dizaines de livres à ton actif, quel est celui dont tu es le plus fier ?

Le prochain… forcément !

Sinon, j’ai un mutant dans ma production : Marie Joly est mon seul roman de littérature générale. J’en suis très fier et très content, même si le plus excitant et celui dont je suis le plus fier est toujours le prochain…

Les voyages que tu as faits influencent-ils tes écrits ?

Je ne suis pas certain que ça ait influencé mon écriture, mais cela a modifié mon point de vue. Un écrivain, c’est quelqu’un qui observe. En permanence. Une déformation de l’esprit. Quand on se balade avec des copains, je suis toujours celui qui va remarquer le comportement anormal autour de nous, le petit détail qui ne va pas, l’étrangeté, le gag... Je suis naturellement attiré par ça. J’ai eu cette chance d’être « l’étranger » pendant 15 ans de ma vie. Naître blanc au milieu d’Asiatiques (même si je revendique mon sang vietnamien !), grandir parmi les blacks aux Comores. Partout, toujours, cette différence me plaçait dans la situation de celui qui doit s’adapter. Comprendre les autres, atténuer les différences. Après toutes ces années loin de la métropole, j’ai été quasiment déporté en Normandie. Quand je suis arrivé, la situation était paradoxale : je me fondais physiquement dans la masse et en même temps, c’est moi qui observais, cette fois. Je pense donc que les expériences à l’étranger et les voyages influencent ta manière de regarder les choses, les gens, de les percevoir, de les décrire.

En revanche, ça sonne comme un lieu commun mais je me sens chez moi à peu près partout. Je suis à la fois émerveillé par ce que je découvre et très à l’aise, comme si j’y avais toujours vécu, comme si je revenais dans un lieu après des années d’éloignement. J’ai posé ma valise là ? C’est donc là que j’habite, ça n’est pas plus compliqué.

Par contre, je n’ai pas le même rapport au passé que la plupart de mes amis. Je n’ai aucun « ami depuis la maternelle » par exemple. Je me suis construit des amitiés solides, authentiques, mais qui ne remontent pas à si longtemps, en fait. Tout au plus une quinzaine d’années.

J’ai bouge, mais je ne suis pas déraciné pour autant : la vérité, c’est que je n’ai jamais eu de racines. C’est probablement ce qui m’enrichit.


Quel est ton auteur d’Imaginaire préféré ?

Il y en a beaucoup... J’adore ce que font Xavier Mauméjean, Erik L’Homme, Pierre Bottero, Barbara Abel, Jean-Hugues Oppel, Maxime Chattam, Romuald Giulivo… et Brussolo, évidemment. J’aime les écrivains qui racontent des histoires, qui ont une signature, un univers… Barbara, par exemple, vient de sortir un bouquin formidable au Fleuve Noir.

Ce sont des gens que j’ai d’abord côtoyés, et qui sont devenus des amis. Un vrai bonheur, un des miracles de ce métier.

Sinon, chez les Grands Anciens, je peux te citer avec une tendresse particulière Roger Zelazny, à qui j’ai rendu hommage dans WonderlandZ.

Quel est ton auteur de littérature générale préféré ?

Philippe Djian. L’un des rares que je peux lire, relire, encore et toujours.

Quel est ton roman d’Imaginaire préféré ?

La merveille des merveilles ? Alice au pays des merveilles.

Quel est ton roman hors Imaginaire préféré ?

Un roman qui m’a vraiment abasourdi, c’est celui de Romuald Giulivo. C’est l’un des rares auteurs en France qui écrit de la littérature blanche pour les ados. Ça s’intitule « Pyromane » et c’est publié à L’école des loisirs. C’est une pure merveille. Si j’avais eu la chance de lire ça entre 14 et 15 ans, je serais passé beaucoup plus vite à l’écriture.

Je fais une différence entre écrivain et romancier : l’écrivain, c’est la littérature brute, l’histoire et les personnages passent au second plan. Son but, c’est de nous faire réfléchir à la vie, à ce que sont les autres. Le romancier, a contrario, c’est le raconteur d’histoires. Et puis, de temps en temps, il y a un auteur qui fait le travailde l’un avec les qualités de l’autre. Celui-là t’emmène ailleurs, très loin.

Romuald, en est l’illustration parfaite : une écriture ciselée, au service de magnifiques histoires.

Quel est ton film d’Imaginaire préféré ?

« Fight Club » est le premier qui me vient à l’esprit.

Quel est ton film hors Imaginaire préféré ?

Tu me laisses un peu de temps…

« Seppuku » de Masaki Kobayashi, avec Tatsuya Nakadai. On approche le sublime, la perfection.

Quel livre d’un autre auteur aurais-tu désiré avoir écrit, soit parce que tu es jaloux de ne pas avoir eu l’idée le premier, soit parce que tu aurais traité l’idée d’une autre manière ?

Pyromane. Si j’avais pu écrire Pyromane pour les ados, je serais très fier aujourd’hui. J’aurais voulu écrire un bouquin comme Dernière lueur avant la nuit de Serge Brussolo. J’aurais adoré écrire Sotos de Philippe Djian. Voilà des livres qui te marquent, que tu ne peux plus lâcher. Des livres qui te hantent. Mais c’est ce que nous recherchons tous : marquer un lecteur, le bouleverser.

Rien ne pourrait me faire plus plaisir, si un jour un lecteur venait me dire qu’un de mes livres a changé sa vie.

Quels sont les derniers livres que tu as lus et que tu recommanderais ?

Il y en a plein. Je suis en train de me gaverde Dennis Lehane.

Je finis aussi les livres de Fabrice Bourland chez 10/18. Il a réussi un coup fumant en faisant entrer le fantastique chez Grands Détectives. Ses romans sont un hommage à Poe, aux grands maîtres de cette littérature de l’étrange. Son postulat de base : les fantômes existent, les esprits sont là… et ses héros détectives leur font appel et sont confrontés à des manifestations paranormale. Une autre pure merveille et un auteur formidable, à découvrir d’urgence !

Quel est ton principal trait de caractère ?

La fidélité en amitié.

Qu’est-ce qui t’énerve ?

La trahison, à égalité avec la malhonnêteté intellectuelle.

Quel est le don que tu regrettes de ne pas avoir ?

J’aurais voulu savoir jouer de la guitare. Comme Jimmy Page, au moins. Ou comme Buddy Guy. Tant qu’à faire, autant viser l’excellence.

Quel est ton rêve de bonheur ?

Poursuivre ce métier le plus longtemps possible tout en ayant beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de temps à consacrer à mes enfants et à ma blonde. Pour le moment, le dilemme est permanent. Cornélien.

Par quoi es-tu fasciné ?

Par le bonheur, d’abord.

Par le talent, ensuite.

Par ces gens qui sont touchés par la grâce, rencontrent le succès mais demeurent inchangés dans leurs rapports aux autres (j’ai la chance d’en connaître).

Si tu rencontrais le génie de la lampe, quels voeux formulerais-tu ?

Je lui demanderai en tout premier de me conseiller au mieux pour formuler mes deux vœux suivants, dans le but d’assurer à mes proches la vie la plus belle et épanouissante possible et de réussir dans la voie qui est la mienne.

Si ton génie n’est pas un pervers, le tour est joué. Tu sais où on peut le trouver ? Je suis chaud, là…

Cite-nous 5 choses qui te plaisent.

L’amour. Celui de ma femme et de mes enfants.

L’amitié. L’ultime valeur refuge, par les temps qui courent.

Mon métier. Effroyable, destructeur, mais le seul qui me convienne.

Les vacances, car elles sont de plus en plus rares ! (Je m’en prévois pour une autre vie).

La musique (surtout celle que je pratique avec mes amis).

Cinq choses qui te déplaisent

La contrainte, quelle que soit sa forme.

L’agressivité des gens dans les grandes villes.

La diminution du pouvoir d’achat, et ses reflets quotidiens dans la rue.

L’absence généralisée de compassion, doublée d’une course effrénée à l’individualisme.

Les rapports de force. Quoique…

Last but not least une question classique : tes projets ?

Ils sont multiples. Je suis sur une série de romans jeunesse. Je suis aussi sur des albums pour Gründ l’an prochain (10 titres, quand même…) Ça va une fois encore me faire passer d’un genre à l’autre, et je m’en réjouis.

Et avec un peu de pot, je vais peut-être me lancer comme directeur de collection. Tu vois : les vacances, ce sera dans une autre vie.

Critique de Wonderlandz ici

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