Critiques

Camille Thibault est gendarme dans le nord de la France. Depuis sa greffe du cœur, ses collègues s'inquiètent pour elle. Chaque nuit, elle fait des cauchemars où une femme séquestrée l'appelle au secours. Un rêve tellement vrai, comme un souvenir... celui de son donneur ? Camille n'a plus qu'une obsession : retrouver son identité et découvrir quel drame il a vécu... Au même moment, à une centaine de kilomètres de là, deux employés de l'Office National des Forêts constatent les dégâts des orages violents survenus en ce mois d'août.

Plonger dans le vide des Chaotides c'est découvrir un monde où le fantasme trouble la réalité. C’est exciter son âme de voyeur compatissant. S’enchaîner à la noirceur et la douleur.Se perdre dans les tourbillons d’une écriture acérée autant qu’évocatrice.Puis se sortir de cet abîme. Ébranlé mais immaculé.   Avec Les chaotides, Christophe Gallo nous livre un recueil sombre dont les nouvelles forment une trame mêlant adroitement le quotidien et le sordide.

Lara Mendès, une jeune chroniqueuse, est portée disparue alors qu’elle enquêtait sur le marché du sexe et ses déviances. Un avocat et son épouse sont sauvagement assassinés, leurs fillettes enlevées. À Rennes, Sookie Castel, policière hors norme, s’oppose à sa hiérarchie qui souhaiterait classer ces trois décès en suicide. Qui a enlevé Lara ? Où sont passés ces enfants et ces jeunes femmes dont les portraits sont affichés depuis des mois, parfois des années, sur les murs des gares et des commissariats ?

Sascha a découvert l’identité de son père et cette révélation est difficile à accepter. Il n’est en effet pas simple d’être la fille de Lucifer... La jeune femme, qui espérait être apaisée par la connaissance de ses origines, doit désormais affronter une terrible destinée, puisqu’elle doit déclencher l’Apocalypse. Elle devra faire des choix désespérés pour sauver son amour sans détruire l’humanité.

Les hommes ignorent que parmi eux se cachent des êtres terribles aux pouvoirs terrifiants, les dragons. Mais après des siècles de dissimulation, la guerre qui oppose les Nightfury aux Razorback prend tant d’ampleur qu’elle ne peut plus rester secrète. Bastian, le leader des Nightfury, est prêt à tout pour sauver les siens. Acceptera-t-il cependant de sacrifier la magnifique Myst à la survie de son clan ?

Sur Poéia, les Conteurs comme Lyzia narrent les légendes de la planète aux enfants. La jeune fille est une excellente oratrice et elle rêve de rejoindre la capitale pour y exercer son art. Son ami Joris a lui un rêve que partagent des milliers d’adolescents : rejoindre le Melkine. Attiré par l’espace, le jeune garçon attend avec impatience les résultats du test qu’il a passé pour intégrer le mythique navire-université.

Les Humains ne sont désormais plus considérés comme des animaux par le Conseil pangalactique, ce qui les protège de la destruction totale programmée par les Nods. La paix entre les espèces demeure fragile et un rien pourrait relancer les hostilités. Aussi, lorsque certains Nods se font assassiner, la tension monte. Arno, Siegfried et Yéliz font équipe pour retrouver les meurtriers présumés, qui ont l’étrange pouvoir de remonter le temps…

Uchronie matinée de steampunk, ce livre destiné aux adolescents à partir de 12 ans frôle parfois la dystopie en lui empruntant quelques repères. L’uchronie est dans le titre : nous somme en 2014 et on a évité tout conflit en 1914. La Grande Guerre n’a donc pas eu lieu mais les murs allemands et français existent et ont scindé le monde en 3 : l’Allemagne, sous une dictature de type soviétique, la France, aussi sous-développée en tout cas pour le peuple, soumise aux secrets du pouvoir. Par contre, le niveau scientifique des autres pays, à peine évoqué, semble plus s’approcher de « notre » 2014.

Retrouvaille avec Lou, la Daïerwolf, amoureuse d’un capitaine des services secrets, on ne peut plus humain… mais plus intelligent que la moyenne. J’avais cruellement besoin d’un peu d’imaginaire entre deux lectures de romans moyen-âgeux et de chansons de geste et j’y ai trouvé mon bonheur. Entre la poursuite d’un Chalcroc aussi violent que rusé, un complot terroriste, des accidents divers, l’ennui n’est pas compris dans les 356 pages, loin de là. Ca trace, comme on dit ! Le livre finit comme un dernier épisode d’une saison de série : cliffhanger !

Curieusement, j’ai eu des difficultés à écrire cette chronique. Cela tient au fait que l’interview qui se trouve dans le recueil de nouvelles reprend une bonne partie de mes propres conclusions. J’aurais l’impression de répéter ce que Sylvie Lainé répond à Jean-Marc Ligny. Donc, je vais prendre le problème par l’autre bout en étant très subjectif (oh oui !) sur ce quatrième recueil de nouvelles proposé par ActuSF.