Slugs
Datant de 1982 et adapté au cinéma, Slugs est une sorte de roman-culte. Mais ce n’est qu’un scénario de film catastrophe ou de roman même pas gore à la lecture tellement les quelques scènes vraiment horribles sont noyées dans le récit, scénario standard du héros qui va vaincre la menace presque tout seul alors que les autorités en sont inconscientes (d’ailleurs il est tellement sûr a priori qu’on ne le croira pas qu’il n’essaye même pas de les prévenir). Sinon, après un prologue qui laisserait presque entendre que la menace a été préparée sciemment par quelqu’un qui nourrirait les limaces mutantes, nous avons droit à un scénario classique d’attaques successives (et variées, car les limaces ne sont pas seulement carnivores, elles sont aussi empoisonnées et porteuses de virus), la découverte par le héros, sa femme qui ne saura que jouer les naïves effrayées, le vieux conservateur du musée et un jeune égoutier, de la menace et leur lutte, bourrée d’incohérences mais presque réussie contre celle-ci.
Presque parce que, comme il est courant dans ce genre de livres (par exemple dans Les Rats, de James Herbert), il reste des œufs de limaces mutantes dans la nature et un tome 2 est donc probable…
C’est donc un honnête roman gore de série B, amusant à lire si on met à l’arrêt toute réflexion sur la vraisemblance du récit, et je pense que le film est du même genre, distractif sous réserve de ne pas s’attarder sur l’absence de cohérence…
Slugs de Shaun Huston, traduit par Thomas Bauduret, Faute de frappe, Compact Horreur n°3, 2024, 315 p., couverture de Bertrand Binois, 10€, ISBN 978-2-49175-064