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Morwenna

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L’inconnue Walton

Née en 1964, Jo Walton, auteur de Fantasy, est peu connue en France. Avec Morwenna, elle a cependant accompli l’exploit d’obtenir et le prix Hugo (attribué par les fans) et le prix Nebula (plus élitiste). Les éditions Denoël ont donc traduit l’ouvrage dans la langue de Molière, pariant sur un succès éditorial, qui semble d’ailleurs se dessiner. Mais qu’est-ce qui fait donc le succès de ce roman ?

 

Le journal de Mor

Situé en 1979-1980, l’ouvrage se présente comme un journal intime, celui de la jeune Morwenna Phelps, 15 ans, qui vient de perdre sa jumelle Morganna dans un accident semble-t-il provoquée par sa sorcière de mère. Car Morwenna pratique la magie, va à la rencontre des fées, êtres étranges invisibles au commun des mortels. Handicapée à la jambe, la jeune fille s’enfuit chez son père, Daniel, qu’elle n’a jamais connu. Ce dernier travaille comme régisseur du domaine de ses demi-sœurs et s’efforce de s’occuper d’elle : il l’expédie illico dans une private school huppée… Morwenna se réfugie donc dans la lecture tout en vivant sous la menace d’une mère susceptible de la retrouver tôt ou tard… Le roman joue à la fois sur le thème de l’adolescence et de la magie. Roman d’initiation assez classique, doté de personnages stéréotypés (par exemple les vieilles tantes, typiques d’une certaine littérature anglaise) Morwenna possède cependant une autre dimension, essentielle à son succès.

 

Nostalgie du lecteur…

Là où Jo Walton fait preuve d’une habileté diabolique, c’est quand la narratrice raconte sa vie d’adolescente. Isolée, en pleine puberté, marquée par la mort de sa jumelle, Morwenna vit retranchée du monde des adultes et pour tenir, elle lit… de la science-fiction. L’ado vibre au gré de ses découvertes : Sam Delany avec Triton, Heinlein et En terre étrangère, Silverberg (certains passages de ce roman constituent une déclaration d’amour au vieux Bob), Roger Zelazny, Ursula Le Guin…. L’attribution du Hugo s’explique donc facilement : Jo Walton raconte aussi une histoire de lectrice vorace de sf, qui est celle de la majorité des fans qui ne peuvent donc que s’identifier à Morwenna.

 

Morwenna ne possède rien de révolutionnaire d’un point de vue littéraire. Bien construit, il fonctionne cependant beaucoup sur l’émotion qu’il véhicule. Mais on ne sent pas non plus de trucs, Jo Walton croit en ce qu’elle écrit. C’est beaucoup. Alors ne boudons pas notre plaisir et cédons à la magie de Morwenna

 

Jo Walton, Morwenna, Denoël/Lunes d’encre, traduit de l’anglais par Luc Carissimo, avril 2014, 352 pages, 21,50 €

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