Vers les étoiles

En 1952, une improbable météorite s’écrase au large de Washington, dévastant la ville et ses environs sur des centaines de kilomètres. Alors qu’ils sont en vacances dans les Poconos, Elma York et son mari Nathaniel survivent miraculeusement aux retombées de la catastrophe.

De retour à son travail de calculatrice dans l’aérospatiale, Elma découvre l’horreur à venir : la vapeur d’eau projetée dans l’atmosphère par l’impact du météorite va entraîner un réchauffement climatique qui rendra impropre la vie sur le Terre. Avec son mari, ingénieur en chef du programme spatial américain, la jeune femme va tout faire pour rendre possible le voyage habité dans l’espace. Et que son propre rêve d’aller sur la Lune devienne réalité.

Si la catastrophe de la météorite est la base de l’aventure spatiale qui s’ensuit, cet aspect, s’il reste présent dans le roman, n’en est pas le sujet principal. De même que l’épopée vers la Lune (l’obsession d’Elma et de Nathaniel), que l’auteur développe avec précision et réalisme, même si les aspects techniques sont moins présents (et pesants) que chez d’autres auteurs.

Elma est la véritable figure de proue de ce roman, avec ses qualités morales, son intelligence et sa beauté, mais aussi son extrême vulnérabilité due à une angoisse maladive. Elle devient rapidement un symbole d’une société américaine ségrégationniste dans laquelle les femmes, même anciennes pilotes pendant la guerre mondiale, n’ont qu’un rôle subalterne. Une situation que M.R. Kowal décrit à la perfection.

Vers les étoiles est la belle histoire d’une héroïne malgré elle dont les aventures illustrent les maux d’une société forcée d’évoluer pour survivre.

Lady Astronaute par Mary Robinette Kowal, traduit par Patrick Imbert, illustré par Matthias Haddad, aux éditions Denoël, collection Lunes d’encre, ISBN 9782207159163