Reine de l'été, Le cycle de Tiamat T2 (La)

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Le Changement est venu.

L’Été suit l’Hiver, comme le jour succède à la nuit.

Devenue Reine de l’Été, Moon Marchalaube doit maintenant remplir les tâches qu’elle s’est fixées.


Debout dans la Salle des Vents, elle attend son peuple. Car Moon est une sibylle : un trèfle tatoué sur sa gorge le prouve. Elle est allée en extramonde. Désobéissant au rite, se dérobant à la coutume, elle veut restaurer sur Tiamat le mode de vie technophile de l’Hiver, ouvrir les autres mondes de l’Hégémonie aux Étésiens. Mais ceux-ci résistent, ne voient en elle qu’un clone d’Arienrhod, l’ancienne Reine des Neiges, celle d’avant le Changement.

Par chance il y a Sparks et l’amour qu’il lui porte ; et son époux fera tout pour l’aider à mener son projet à bien. À moins qu’un homme venu du passé ne parvienne à lui subtiliser sa bien-aimée...

Après avoir adoré La Reine des Neiges et m’être ennuyée avec Finismonde, j’avais hâte de revenir sur Tiamat pour découvrir ce qui était arrivé à Moon et aux autres. Une fois encore, c’est donc remplie d’espoir que j’ai débuté la (très longue) fin du cycle de Tiamat. J’en ressors mitigée. Il y a des choses auxquelles j’ai vraiment accroché, d’autres que j’ai moins aimées et certaines qui m’ont exaspérée. Procédons dans l’ordre.

La Reine de l’Été débute là où La Reine des Neiges se terminait, au couronnement de la nouvelle reine lors du Changement. La première partie de ce livre est sur le mode « accéléré », histoire de passer rapidement en revue les quelques années où BZ était sur une autre planète et de découvrir ce qui est arrivé pendant ce temps-là sur Tiamat. Dans sa première partie, le récit sera donc séparé entre des passages concernant la planète en question et d’autres mettant en scène BZ, un autre personnage qui se révèlera très important par la suite, et l’Hégémonie, qui veut remettre la main sur ce breuvage provenant d’êtres vivants (et intelligents) offrant une vie rallongée, voire, pourquoi pas, éternelle, que l’on ne trouve que sur Tiamat.

Autant j’ai aimé les parties sur Tiamat, comme je les avais aimées dans La Reine des Neiges, autant je n’ai encore une fois pas accroché à ce qui se passe en dehors de cette planète, même si l’histoire est plus prenante que celle de Finismonde. Cette séparation des récits m’a donc ennuyée et je dois bien dire que je ne vois pas trop l’intérêt des longues digressions hors Tiamat, qui auraient pu être facilement résumées et comprises autrement que de la manière dont elles sont mises en scène ici.

Heureusement les différents personnages vont converger vers Tiamat et le récit redeviendra continu. Mais il va alors prendre une tournure qui, après m’avoir séduite, m’a juste agacée. C’est que Joan D. Vinge commence à donner une proportion incroyable aux histoires amoureuses, là où j’attendais le développement de l’intrigue politico-technologico-commerciale développée sur les trois romans. C’était amusant au début, mais ça a vite commencé à ressembler à un « Feux de l’amour dans les étoiles » et je me suis lassée de voir différents couples se former en consommant avidement leur amour toutes les trente pages (voire moins). Les sucreries, c’est bien, mais il ne faut pas en abuser non plus... J’ai un esprit romantique, mais je suis aussi quelque peu rationaliste et là, c’était juste trop pour moi. Mais c’est surtout le fait de voir une histoire si intéressante passer à la trappe aussi souvent pour développer les romances plus que prévisibles des divers personnages qui m’a surtout énervée. Le roman tire trop en longueur et aurait tellement gagné en profondeur à être allégé de ce côté-là. Parce qu’à force de voir les amourettes se nouer et se défaire, cela retire en puissance à l’histoire d’amour principale que nous voulions voir éclore et qui perd de son importance au regard de la multiplication de la chose.

Du coup, j’ai décroché sur la fin du roman, l’intrigue principale ayant perdu de son intérêt à mes yeux. Je trouve ça tellement dommage, parce que celle-ci est quand même sacrément intéressante et que ce ne sont que des éléments secondaires, superflus et surnuméraires qui sont venus la gâcher. Mais bon, je suppose que ça plaira à d’autres que moi. Tant pis pour ma pomme.

Avant de conclure, je voudrais quand même glisser un mot sur ce que j’ai préféré dans ce livre (et pas parce que le reste était moyen, au contraire) : la double couverture d’Alain Brion. Je ne dirai jamais assez combien je la trouve sublime.

Au final, Le Reine de l’Été est une conclusion honnête, voire bonne, à l’histoire lancée dans La Reine des Neiges, mais qui voit son intérêt parasité par de nombreuses intrigues secondaires qui ont fait perdre de son impact à mes yeux. Une petite déception donc, même s’il y a des choses que j’ai adorées dedans.

Le Cycle de Tiamat - Volume 2 : La Reine de l’Été par Joan D. Vinge, traductio de Gile Burwatkle, illustratio d’Alain Brion, Mnémos, coll. Dédales, 755 pages

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