Sherlock Holmes et les démons marins du Sussex

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Un parcours éclectique

On a connu James Lovegrove avec Days (Bragelonne, 2005), anticipation glaçante imaginant des mégacomplexes commerciaux régissant les sociétés occidentales. Récemment, il s’est tourné vers des romans en hommage au détective de Baker Street et a décidé avec Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell (Bragelonne, 2018) de marier l’univers d’Arthur Conan Doyle avec celui de Lovecraft. Pastiche réussi et parfumé de steampuk, l’opus a plu et Lovegrove lui a ensuite donné deux suites, Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic (Bragelonne, 2020) et maintenant Sherlock Holmes et les démons marins du Sussex, qui clôt ce cycle.

 

Le dernier affrontement

1910 : les tensions entre Allemands et Britanniques ne cessent de s’amplifier et l’Europe est au bord d’un conflit de grande envergure. Le docteur Watson et son ami Holmes vivent en reclus après leurs derniers conflits avec R’luhlloig, le dieu ancien qu’est devenu le professeur Moriarty. Voilà que les membres du club Diogène, éminent rassemblement de hauts fonctionnaires, meurent dans des circonstances bizarres, dont le frère de Holmes, Mycroft. Watson suit son partenaire dans son enquête qui les fait remonter vers l’ambassade allemande : ils découvrent ainsi que l’ambassadeur lui-même, Von Herling, est devenu la nouvelle incarnation de R’luhlloig. Nos deux héros lui échappent de peu et partent se reposer, avant ce qu’ils devinent comme leur ultime affrontement contre lui, dans le Sussex. Là, trois jeunes filles ont été enlevées par des monstres marins : des profonds ? Holmes mène l’enquête, l’ombre de l’Allemagne (et de R’luhlloig) n’est pas loin…

 

Le grand hommage

Sherlock Holmes et les démons marins du Sussex séduira les lecteurs des deux précédents tomes. Les admirateurs de Conan Doyle et de Lovecraft sont nombreux et aiment dévorer les pastiches écrits par d’autres auteurs. Dans les années 70, Brian Lumley a ainsi livré des variations intéressantes autour du mythe de Cthulhu avec le cycle de Titus Crow. On est ici un peu dans cette veine : pas d’effroi (ou peu) mais l’ombre de Lovecraft plane ici et là : c’est beaucoup.

 

James Lovegrove, Sherlock Holmes et les démons marins du Sussex, traduit de l’anglais par Arnaud Demaegd, Bragelonne, février 2020, 360 pages, 25 €

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