Famille et compagnie, Princes marchands T3

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La série des Princes Marchands est assez intéressante, avec son héroïne, autrefois Myriam Beckstein, journaliste aux États-Unis, désormais Helge von Thorold de Horth, comtesse au Gruinwald, qui découvre des univers parallèles aux contextes historiques différents que les membres du Clan peuvent relier avec l’aide de certains talismans. Mais les membres du Clan sont des seigneurs marchands du Gruinwald, qui vit encore comme une société féodale du Moyen-Âge, où seuls quelques riches, nobles ou membres du Clan profitent de certains progrès rapportés de notre monde, s’étant enrichi grâce au trafic de drogue via le Gruinwald. Et une famille du Clan, réfugiée dans un troisième monde, celui de Nouvelle-Bretagne, « ou les voitures à moteur cohabitent avec des expériences de bombes à fulminance atomique », où l’évolution sociale est encore en dessous de celle de l’Angleterre du XIX° siècle et où la guerre est sur le point d’éclater avec l’Empire de France. Mais cette famille perdue menait depuis un certain temps une vendetta contre le reste du Clan. Tout en retrouvant sa place dans le Clan, ainsi que celle de sa mère, Myriam a commencé à lancer un projet dans ce monde de Nouvelle-Bretagne afin, d’une part, de faire progresser les deux mondes « en retard » sur le nôtre, d’autre part, de faire évoluer le mode de vie du Clan. Mais un traître, Matthieu, s’est enfui aux USA et a dénoncé les actes du Clan au DEA et à la NSA. Du fait de cette crise, Myriam se retrouve enfermée au Gruinwald, empêchée de garder ses contacts dans les autres mondes. Et d’autres crises, comme le complot du prince héritier du Gruinwald pour prendre le pouvoir ou les préparatifs des Américains pour lancer une invasion contre le « monde des fées », c-à-d. celui du Clan, se nouent elles aussi...

Les volumes s’enchaînent comme les épisodes d’un roman-feuilleton mais il y a des hiatus entre les épisodes, des changements de points de vue parfois assez abrupts. Pour fini par un « à suivre » en plein suspense, très désagréable.

Mais l’intérêt majeur de la série est dans la tentative de Myriam d’essayer de faire évoluer les mondes « attardés » qu’elle découvre, si possible sans les brusquer, sans essayer la « méthode afghane » qui semble être la seule que les militaires américains soient capables d’envisager. Cette série est, sans aucun doute, une étude sur la confrontation entre sociétés de niveaux différents et sur la recherche d’une possibilité pour que cette confrontation ne devienne pas un conflit… Passionnant et assez intelligemment monté, malgré l’excès de rebondissements feuilletonesques et de renversements de situation pour l’héroïne… Seulement comment supporter de s’arrêter à la fin de ce volume, au milieu de trois crises simultanées ?

Heureusement, je crois que le volume suivant est déjà paru en Livre de Poche, je l’attends avec impatience, comme vous le désirerez quand vous arriverez à la fin de celui-ci. Pourvu qu’il ne termine pas par un suspense aussi insupportable….

D’autant plus que la série est loin d’être finie, même en V.O.

Famille et compagnie (3° volume des Princes Marchands), de Charles Stross, traduit par Patrick Dusoulier, Livre de Poche n° 32341, 2011, 467 p., couv. Alain Brion, 7,50€, ISBN 978-2-253-15985-8

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