Ilium

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La guerre de Troyes a bien lieu. Achille le Grec s’oppose à Hector le Troyen, et des combats fantastiques voient périr les héros mythiques tels qu’Homère l’a narré dans l’Iliade. Thomas Hockenberry, Américain du vingtième siècle, est présent sur les lieux afin de surveiller la régularité des affrontements en regard du récit homérien. Il suit les péripéties de la guerre afin d’en rendre compte aux dieux grecs de l’Olympe, qui jouent avec les hommes comme avec des pions.

Aux abords de Jupiter, les Moravecs, sorte de Robocops non humanoïdes, préparent une expédition sur Mars afin de comprendre pourquoi l’activité quantique est déréglée. Leur première rencontre avec le char d’un dieu grec est si brutale que les Moravecs de l’expédition cherchent dès lors avant tout à survivre.

Sur Terre, les Humains à l’ancienne vivent chichement en ignorant tout du passé. Leur seule foi réside dans les Supra Humains, qui prennent toujours soin d’eux bien qu’ayant disparus depuis des siècles dans l’espace. Mais une vieille sorcière rode, cherchant à percer le secret des Supra Humains. Aidé d’Odysséus (sorti vivant de la guerre de Troyes) et de quelques jeunes gens, Savi accomplit une quête périlleuse sur les traces du passé.

Chaotique ou désordonné, Ilium ? Les trois récits d’abord parallèles sont inextricablement liés, et la maîtrise de Dan Simmons assure à l’ensemble une parfaite cohérence. Rien n’est simple mais tout demeure logique.

Les passages relatant la guerre de Troyes sont savoureux, la distanciation de Hockenberry, Américain typique, d’avec son sujet étant source de commentaires cocasses et de situations inédites. L’action troyenne permet également de relancer le récit après les passages plus lents consacrés à l’expédition des Moravecs. Ce récit « à deux vitesses » est du reste présent tout au long du roman.

L’extraordinaire talent de Dan Simmons transcende un récit qui repose sur des bases délicates et qui aurait pu se révéler un fourre-tout indigeste. Toutes les réponses ne sont cependant pas apportées et la fin du roman n’amène pas de solution. Bien au contraire, après 800 pages, une question demeure : à quand la suite ?

Ilium, de Dan Simmons, Traduction : Jean-Daniel Brèque, Couverture : Jean-Sébastien Rossbach, 870 p., Pocket Science-fiction n°5858

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