Rosewater Insurrection et Rosewater Rédemption

Comme dans de nombreuses trilogies, le tome 1 ayant présenté le cadre, le tome 2 multiplie les interrogations et les problèmes. De plus, contrairement au tome 1 qui n’avait, en fin de compte, qu’un seul narrateur même s’il entremêlait les périodes, celui-ci présente plusieurs points de vue, mais simultanés. Car il s’agit d’une crise nouvelle, et multiple, puisqu’elle comporte deux attaques contre l’extra-terrestre et la lutte entre le gouvernement nigérian et le « maire » qui prétend représenter Rosewater. Et dans la confusion entre les conflits, plusieurs points de vue, ceux de Kaaro, de sa compagne Aminat, du « maire » Jack Jacques, de l’envoyée des « Originiens », Alyssa...

Quant au tome 3, il reprend d’autres personnages, en particulier Oyin Da, la Fille-Bicyclette, qui s’efforce d’arrêter l’invasion en cours des Originiens...

Dans quelle mesure cette invasion est une répétition de la colonisation par les Anglais, plusieurs fois rappelée, la question peut se poser. Parce que toute la trilogie mêle ce rappel du passé colonial du Nigeria, et de son état actuel, complètement pourri par la corruption et le crime. Certains personnages ne sont que des archétypes, et même les personnages principaux sont peu approfondis. De temps à autres réapparaissent des traces des traditions locales.

Rosewater, de Thade Thompson, traduction d’Henry-Luc Planchat, J’ai Lu, Nouveaux Millénaires, 2019 et 2020, couverture d’après Ernst Haeckel

Tome 2 : Insurrection, 412 p., 21€, ISBN 978-2-290-17423-4

Tome 3 : Rédemption, 412 p., 21€, ISBN 978-2-290-17424-1