Prince d'été (Le)

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 

Je m’attarde régulièrement du côté des publications dites « Young adult » qui, si on sait bien les choisir, peuvent se révéler surprenantes. Le début de l’âge adulte est prétexte à tous les changements, les bouleversements, cadre d’une littérature souvent addictive, touchante et divertissante. La collection R de Robert Laffont est pour moi une valeur sûre, très loin des clichés du genre, et proposant des choses très originales. 

Je me suis donc récemment replongée dans Le prince d’été, un titre que j’avais adoré à sa sortie.

 

Sur la côte de ce que l'on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmares Três. La Reine ne cède le pouvoir à un homme qu'une fois tous les cinq ans, à un Roi d'été dont l'histoire enfiévrera la cité l'espace d'une année. Pour June Costa, la vie n'est qu'Art. Ses oeuvres impressionnent ses professeurs autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux Trophée de la Reine. Un rêve qu'elle n'avait jamais remis en question... jusqu'à ce qu'elle rencontre Enki. Fraîchement élu Roi d'été, Enki est le garçon dont tout le monde parle. Mais lorsque June le regarde, elle voit bien au-delà de ses fascinants yeux d'ambre et de sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total. Follement amoureuse, June décide alors de créer avec lui un chef-d'oeuvre qui restera gravé à jamais dans les mémoires. Mais le temps leur est compté. Car, comme tous les Rois d'été qui l'ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.

 

Il est ici question d’Art avec un grand A, de toutes les formes qu’il peut prendre, aussi inattendues soient elles. On y parle aussi d’amour, mais d’amour au sens large, absolu, bien loin de la romance à laquelle on peut s’attendre en lisant la quatrième de couverture. Ici, l’amour est lui aussi une forme d’art.

On y dépeint une société futuriste post-catastrophe humaine et écologique, issue d’un mélange culturel et religieux intéressant. On y aborde la lutte des classes, comme souvent en dystopie, mais sous un éclairage inattendu. On pose la question des dérives technologiques. Progrès ou danger ? La technologie peut-elle elle aussi être un support à l’art ? Et pourquoi pas notre propre existence ? L’art est-il politique ? Peut-il permettre de faire évoluer une société ?

 

Un roman qui interpelle et qui bouleverse. Je ne peux que le conseiller aux amateurs du genre.

 

Le prince d'été par Alaya Dawn Jonhson, traduit par Paola Appelius, Robert Laffont, collection R., 17,90 €, isbn 978-2221134856

Type: