PITZ Clarence 01

Auteur / Scénariste: 

(Photo du site web de l'auteure)

Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Belge, professeur d’Histoire de l’Art et d’Anthropologie, maman de 4 ados et heureuse propriétaire d’un labrador et deux lapins ! J’aime écrire, voyager, courir et visiter des musées.

 

Tu sembles avoir mené plusieurs carrières déjà malgré ton jeune âge ? Qu’est-ce qui t’a amenée à l’écriture ?

J’ai quand même 43 ans ! Mon premier boulot était vendeuse en librairie puis j’ai dirigé le casier judiciaire de Bruxelles pour changer radicalement de carrière et devenir prof. Depuis quelques temps, je suis aussi conseillère qualité pour un réseau d’enseignement. J’aime apprendre et relever des défis. L’écriture en était un de plus. On m’a parlé d’un concours d’écriture et je me suis lancée. Et comme j’aime me donner à fond dans ce que j’entreprends, j’ai persévéré jusqu’au contrat d’édition.

 

Que t’apporte l’écriture ?

Je suis créative et écrire me permet de faire travailler mon imagination. Et puis, même si je suis très sociable, j’ai besoin de ma bulle quelques heures par jour. L’écriture est un bon refuge.

 

Comment se passe une journée-type de Clarence ?

Je n’ai pas de journée-type. Je combine deux emplois différents en plus de l’écriture. Parfois ma journée commence tôt, parfois, elle se termine tard. Mes horaires varient chaque semaine et je ne bosse pas tous les jours au même endroit. Et ça me convient parfaitement car je ne suis pas routinière.

 

Tu peins également je crois. Ton métier d’historienne de l’art y est-il pour quelque chose ?

C’est le contraire. J’avais déjà fait quelques années d’Académie avant de m’inscrire en Histoire de l’Art. Mon rapport à la peinture est particulier. Je peins par périodes durant lesquelles je ne fais plus que ça. C’est presque animal, obsessionnel. Puis je délaisse mes toiles pour plusieurs années. Je me mets des barrières. Pour ne pas être happée. Une vraie droguée qui sait si un jour, elle va replonger !

 

Venons-en à ton deuxième roman Ineffaçables. Évidemment on sait ce qui t’a donné l’idée d’écrire ce livre, les fresques apparues sur les murs de Bruxelles en 2016. Mais comment s’est fait le cheminement des fresques vers l’aspect romanesque de l’écriture, comment cela a-t-il germé dans ton esprit ?

J’ai été fascinée par ces fresques, le culot de l’artiste, sa démarche et le contexte dans lequel elles sont apparues. J’ai décidé d’y associer des crimes et de créer des personnages représentatifs de la population bruxelloise. Ineffaçables est un polar avec un gros côté roman noir. C’est un portrait de Bruxelles post-attentats, dans son ambiance plombée et ses dysfonctionnements.

 

As-tu été visiter les fresques dont tu parles dans ton livre ?

Oui, toutes. Malheureusement, certaines ont disparu depuis, mais d’autres sont apparues.

 

Pas trop difficile d’écrire certaines scènes assez « dures » de ton livre ?

Pas du tout ! Je prends ça avec beaucoup de détachement voire une pointe d’humour noir. Et pour dire toute la vérité, ce sont les scènes que je préfère écrire. Mais chuuuut !

 

Tes personnages sont-ils inspirés de personnes que tu connais ?

Certains oui. Marcel, notamment. J'en ai connu un dans une de mes carrières. Je pense que chacun de nous a déjà eu droit à son « Marcel » !

 

Cela a-t-il été difficile d’écrire ton deuxième livre ?

J’ai pris plus mon temps que pour le premier mais ça n’a pas été difficile. Je le fais avec plaisir. Ma seule difficulté a été le manque de recul. Décrire le pays dogon était pour moi plus simple car je n’y vis pas et que j’en garde des sensations, des impressions que je peux retranscrire par des mots. Pour Bruxelles, j’avais le nez dans le guidon. J’ai réécrit plusieurs fois le chapitre qui décrit Molenbeek à travers les yeux de Virgile, un des enquêteurs. J’avais peur d’en faire trop ou pas assez. Je ne voulais ni tomber dans le voyeurisme ni édulcorer.

 

Comment travailles-tu ? En musique, en silence, sur ordi, avec un synopsis, le soir, le matin ?

J’adorerais travailler en silence mais comme je l’ai mentionné plus haut, je vis avec 4 ados ! Sinon, pas de musique, sur PC, sans synopsis ni plan mais parfois quelques notes sur un bout de papier. Comme mes horaires varient entre 9h et 21h30, j’écris à n’importe quel moment de la journée.

 

Pourquoi le thriller ?

Je ne lis pratiquement que ça et quand je choisis un film, c’est forcément un thriller. C’est donc un genre que j’aime et dans lequel je me sens à l’aise. Mais je pourrais un jour écrire un roman en littérature blanche.

 

C’est quoi le métier d’écrivain ?

Je ne me considère pas écrivain. Donc, je n’en sais rien. Je sais qu’être auteur, en revanche, demande plus de compétences que le seul travail d’écriture. Il faut aussi savoir faire des recherches, communiquer, être à l'aise face aux lecteurs et répondre à des interviews (lol).

 

Quels sont les auteurs qui t’inspirent ?

Ce ne sont pas des auteurs qui m’inspirent mais plutôt des lectures. Par exemple, je me suis inspirée de Tristes tropiques de Lévi-Strauss pour le phrasé du carnet d’Armand dans La parole du chacal.

 

Le livre que tu emporterais sur une île déserte ?

L’écume des jours de Boris Vian. Magistral, intemporel. C’est le livre dont je me lasserais le moins vite. 

 

Cinéma ou séries télé ?

Les deux. J’aimerais avoir plus de temps pour pouvoir en regarder.

 

Que penses-tu de la crise actuelle ?

J’en penserai quelque chose après coup, quand elle sera passée et qu’on aura plus de recul et de données exploitables.

 

A quand une nouvelle séance photos lol ?

Quand tu veux ! Il faut juste attendre la fin de la crise !

 

Critique d'Ineffaçables ici

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