Ma'at T1

Année 2075. Les lobbies industriels ont pris le pas sur les gouvernements et dirigent du haut de leurs tours d’acier la destinée des hommes. En accord avec l’UCM, l’Union pour le Commerce Mondial, cinq d’entre eux lancent des recherches en Inde sur une énergie révolutionnaire. L’expérience échoue et les quatre scientifiques à la tête du projet disparaissent dans d’étranges circonstances. L’un d’eux, le généticien Wadi, avait adopté une jeune fille nommée Isis au début du projet et selon certaines sources, la jeune adolescente aurait été mêlée de très près à l’élaboration de cette nouvelle énergie. C’est cette vérité que, 20 ans plus tard, Isis vient chercher à Bombay.

Au premier abord, nous avons à faire à un polar futuriste. Mais cette bd dépasse l’idée même du récit. Plongé dans une série de flash-back, nous devenons rapidement la mémoire de l’héroïne. Projeté d’un synapse à un autre, nous ne percevons que le flou des visages, des vaisseaux et des immeubles. Les détails n’ont plus d’importance. Seuls l’impression et le ressenti dominent.

Cette sensation est d’autant plus marquée par l’impressionnisme des toiles de Simon G. Phelipot. En effet, nous ne parlerons pas ici de cases, mais de toiles abstractives qui se succèdent jusqu’à reconstruire le puzzle de la mémoire d’Isis. Pour les connaisseurs, on retrouve dans l’œuvre de Phelipot la même force suggestive et la même lumière que celles du peintre romantique anglais William Turner. Les effets de brume et de vitesse sont impressionnants. L’autre talent de Phelipot est un récit à la fois émouvant, dynamique et emprunt de poésie qui ne succombe pas aux clichés.

Un jeune prodige de la nouvelle bd est né.

Titre : MA’AT – tome 1

Scénario et dessin : PHELIPOT Simon G.

Editeur : Carabas

Parution : novembre 2007