Orages mécaniques

Ce volume « Omnibus » regroupe trois romans de Pierre Pelot datant des années 80 : Kid Jésus, paru chez J’ai lu, Le Sourire des crabes et Mais si les papillons trichent, parus au Fleuve Noir. Ils sont suivis d’une postface de Claude Ecken qui explique ce que les romans auraient pu donner s’ils ne présentaient pas tous trois, faute d’avoir été corrigés, l’aspect de travaux inachevés ou tronqués de parties utiles par un éditeur qui formate ses livres.

Les histoires :

Sur une terre post-apocalyptique, qui se souvient que les plus riches sont partis vers des colonies stellaires (mais n’est-ce pas une légende ?) avant que la guerre ne détruise presque entièrement le monde, un gouvernement mondial organise, à la sueur des bras et aux efforts des pauvres, la reconquête progressive des territoires dévastés. Un mineur, jouant sur les revendications et sur les légendes, essaye d’unifier les « nouveaux Damnés de la Terre », mais il sera broyé par le système.

Dans un monde contraint par des lois rigides, un frère et une soeur s’aiment d’un amour incestueux, que les psychiatres vont classer comme schizophrène. La révolte destructrice qui les anime est-elle réelle, ou n’est-elle qu’un rêve de malade ?

Dans un monde fasciste, la folie s’étend, et les policiers traquent les malades mentaux. Le héros se retrouve dans un autre monde où il va multiplier les destructions. Mais cette histoire n’est-elle pas le rêve d’un Créateur qui essaye de tricher dans un jeu de Création ?

Trois visions dures, violentes, de formes différentes du « no future » sans illusion. Intéressantes à découvrir quand, comme moi, on les a ratées à la parution, ou quand on désire avoir une vision de ce qu’était le SF de l’après-SF politique. Un volume qui, compte tenu de l’aspect incomplet ou tronqué des trois romans, a surtout un intérêt documentaire. La postface de Claude Ecken explique parfaitement comment ils s’intègrent dans l’oeuvre de Pelot, et dans cette période de la SF française.

Pelot Pierre, Orages Mécaniques, couv. Marc Simonetti, 498 p., Bragelonne, Les Trésors de la SF