Outresable

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Le patron du genre post-apocalyptique

Hugh Howey est l’auteur de la trilogie Silo, gros succès en librairie qui a surfé sur la mode du genre post-apocalyptique, avec un zeste de paranoïa. On connait de lui le roman Phare 23, basée sur une science-fiction plus classique transposant les gardiens de phare dans l’espace. En début d’année, Actes Sud a sorti de lui Outresable : on va vite s’apercevoir qu’Howey reste fidèle au post-apocalyptique.

 

Rêves ensablés

Palmer et Hap sont des plongeurs, propriétaires de combinaisons qui leur permettent de s’immerger dans le sable comme s’il s’agissait d’eau. Ils vivent dans un monde recouvert de sable, avec peu de végétation. Leur tâche essentielle est de plonger à la recherche de vestiges et d’artefacts car la civilisation autrefois était florissante. Les deux plongeurs sont contactés par la bande de Brock, un truand violent. Ils disent avoir trouvé, grâce à de vieux plans, la position de Danvar, cité mythique encore jamais explorée depuis son enfouissement. Les deux hommes plongent et c’est le miracle : ils trouvent Danvar. Mais Hap choisit d’abandonner son compagnon et de remonter seul à la surface en lui volant ses bouteilles d’air : il ne sera pas récompensé comme il le pense…

Pendant ce temps, son frère Conner prépare, avec son petit frère Rob, l’escapade de la famille dans les dunes, en souvenir de leur père qui a disparu dans le no man’s land une dizaine d’années auparavant. Très loin du passé et de sa famille, leur sœur Vic préfère plonger elle aussi dans le sable, en compagnie de son amant Marco, à la recherche d’autres artefacts. Quant à leur mère Rose, elle tient un bordel pour arrondir ses fins de mois. Tout ce petit monde est loin de se douter que la découverte de Palmer va changer leur vie.

 

Efficace et prenant

Outresable se lit vite et bien. Ce roman emprunte une partie de son imagerie au cinéma (on ne peut s’empêcher de penser à Mad Max 2) ou à d’autres romans de science-fiction (par moments il y a des échos de Dune). C’est aussi un roman sur une famille, désunie, qui va se ressouder. Cette ficelle, très américaine, fonctionne en tout cas pour le lecteur. Il convient donc de reconnaître à Hugh Howey, à défaut d’une folle originalité, une réelle efficacité. Outresable est une occasion de se détendre, sans plus mais c’est déjà beaucoup.

 

Outresable renoue avec l’esprit de certains films comme Mad Max en décrivant un monde devenu désertique suite à une catastrophe (climatique ?).

 

Hugh Howey, Outresable, traduit de l’anglais par Thierry Arson, Actes Sud « exofictions », janvier 2019, 398 pages, 22,80 €

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