MONDOLONI Jacques 01

Auteur / Scénariste: 


Dis-nous quelque chose à ton propos ? Qui es-tu ?

Je suis un écrivain de langue française, ma langue maternelle, attaché à cette langue par ses instruments sonores (poésie, théâtre, cinéma…) et sa littérature écrite.

Physiquement je suis un homme qui commence à sentir les petits tourments de l’âge (j’ai dépassé la soixantaine).

Intellectuellement, je fais partie du club des écrivains pessimistes qui s’adonnent à la gaieté pour apparaître présentable en société.

A quel âge as-tu commencé à écrire ?

Très tôt, peut être en sortant du ventre de ma mère... Mais je ne me souviens que des poèmes que j’écrivais en sixième : carnets conservés je ne sais où, sûrement concons et illisibles, mais c’est l’exaltation produite qui est restée et qui accompagne encore les périodes d’écriture. J’ai écrit mon premier roman quand j’étais en première, durant l’été de l’année du bac (il y avait probablement une session de rattrapage en septembre !). C’était à la campagne chez mes grands-parents, je m’étais installé dans la salle à manger vacante qui sentait la cire. Au lieu de réviser sérieusement ou d’aller rejoindre les copains (pour jouer au foot ou chercher le contact avec les filles - difficile à l’époque), je m’enfermais avec mes personnages et leur histoire : le titre, je m’en souviens : « L’oeil du silence est bleu » - je ne sais pas pourquoi (peut-être était-ce à partir d’une citation ?). En tout cas, un truc impubliable et prétentieux

Te souviens-tu encore de tes premiers textes ? Que sont-ils devenus ?

J’ai un carton stocké dans un garage où sont mis mes « écrits de jeunesse » : des nouvelles, des scénarios de films. Ca ne doit pas valoir grand chose. Je les ai gardés me disant qu’ils pourraient un jour être insérés dans un roman pour illustrer la maladresse vaniteuse de l’ado... L’occasion ne s’est pas présentée.

Tu écris depuis de nombreuses années, que retiens-tu de toutes ces années ?

N’étant devenu ni riche ni célèbre, à chaque livre tu remets le compteur à zéro, t’es toujours puceau de l’écriture.

Une bonne critique te donne le moral, te rassure, et le refus d’un éditeur te replonge dans le trou, où tu patauges, noyé dans l’incertitude.

C’est un métier où il y a des moments de jouissance (une page bien tournée, qui a coulé facilement, un papier élogieux qu’on te fait passer...) mais dans l’ensemble tu es cerné par le doute, la reconnaissance avance en trébuchant, même à reculons.

« Papa 1er » en 1983 a obtenu le Grand Prix de la SF française. Comment expliques-tu ce succès ?

Le succès est un bien grand mot. C’est seulement un livre édité chez Denoël (Présence du Futur) qui s’est bien vendu (plus de 10.000 exemplaires) à cause du prix de la SF française obtenue pour la nouvelle « Papa 1er », qui donne le titre à l’ouvrage, et publiée auparavant dansla revue Orbites.

C’est grâce à la revue Fiction que j’ai pu m’exercer à l’art de la nouvelle, me faire une réputation de nouvelliste. A l’époque, il y avait encore quelques supports pour accueillir les écrivains de SF débutants, ou en train d’éclore... A présent, c’est le désert, seuls les blogs vont permettre de le meubler… Mais où sera le jugement de valeur personnifié traditionnellement par le directeur de revue ?

Déjà à l’époque, tes préoccupations c’était l’écologie, l’humanité, l’emprise des machines. Que penses-tu de notre monde ?

Plus de vingt ans se sont écoulés depuis « Les Goulags Mous », série publiée au Fleuve Noir, mais je pourrais parler des thèmes qui me tiennent toujours à coeur, l’homme écrasé par les sociétés totalitaires et leurs machines de surveillance et de manipulation, l’homme jamais bien dans sa peau, errant nulle part ailleurs, l’homme rebelle confronté aux luttes pour le pouvoir, la planète polluée qui va mourir... La science- fiction est une table d’expérimentation où l’on a à sa disposition plein de catalyseurs aux réactions imprévisibles capables de produire des mondes imaginaires et des futurs possibles, et ainsi nous donne la faculté, le privilège de les dénoncer.

On peut aussi rapprocher ton œuvre de celle de Dick. Que penses-tu de cette parenté ?

Dick - que j’admire - m’a influencé (je lui ai dédié la nouvelle « Papa 1er »). La science- fiction de Dick a tout annoncé, c’est la fable qu’il fallait croire. Maintenant c’est arrivé, toutes les choses qu’il avait envisagées, tous les funestes scénarios des écrivains de SF, en général, sont devenus des réalités. Voilà pourquoi maintenant on se rue sur le merveilleux, la jeune génération n’en veut plus de notre monde, ni même du futur prévisible, et encore moins du futur désespérant de la SF des années héroïques. Elle s’en fout de la SF qui avait prétention d’exorciser tous les maux qui vont détruire la civilisation. Elle veut l’âge d’or, avec des fées ! Des pouvoirs ! Le pouvoir d’imaginer, le pouvoir d’oublier que l’Homme est impuissant, face à la Terre qu’il a rendu toxique.

Il y a effectivement la SF pour laquelle tu as écris de merveilleux textes, mais aussi le polar. Auteur polyvalent ?

Je suis également auteur de polar, de littérature blanche, auteur de théâtre (actuellement je travaille à l’écriture de pièces pour une troupe établie à Evry).

Les genres m’importent peu, quand une histoire mijote dans son jus elle impose à un moment sa direction. J’aime bien le mélange des genres : mes romans « blancs » ont toujours une partie noire (criminelle ou mystère policier).

« Les Goulags mous » vont bientôt être réédités, je crois. C’est un livre sur la manipulation, sur la surveillance. Pourquoi avoir écrit ce roman ?

Je pourrais parler de l’uchronie provocatrice du roman : en 1984 (le mur de Berlin n’est pas tombé), et envisager que les Etats-Unis d’Amérique ne seraient plus qu’une enclave décadente sous le joug d’un avatar de l’empire soviétique, il fallait le faire ! Maintenant, en 2008, la guerre froide ayant pris fin, l’uchronie en question pourrait apparaître comme un délire. Aussi j’ai apporté des retouches au cadre géopolitique de l’histoire. Il reste qu’avec des si... on peut mettre Paris en bouteille et retourner le rêve américain comme une crêpe...

Je pourrais parler de mes sources, de ma volonté de répondre au “1984” d’Orwell et sa Police de la Pensée, ce qui semble évident.

Mais je me revois dans cette maison de pierre, planquée dans un hameau du Luberon, devant la cheminée qui ronfle, cette chaudière de locomotive qui m’entraîne et que j’alimente en permanence, indifférent au paysage. Par la fenêtre j’ai pourtant une vue formidable sur le Ventoux.

J’ai la pêche, j’ai la pêche, sans doute parce que je suis heureux en famille, que ma fille est arrivée. J’écris l’après-midi quand elle dort, un peu le soir quand sa mère est rentrée et peut s’occuper d’elle, la nuit je me lève pour corriger une phrase, qui fait le lien avec le travail du lendemain. 83, 84, 85.... années de fièvre, lyriques, mes meilleures années d’écriture.


"Richard coeur de lièvre", c’est quoi, plutôt de la SF ou de l’absurde ?

En fait « Richard Coeur de lièvre » est roman presque autobiographique : la partie militaire m’a été inspirée par mon service militaire effectué à Colmar en Alsace (152ème régiment d’Infanterie, le 15-2 dit les « diables rouges » ). J’ai dû rêver d’évasion, de désertion, quand j’étais sous l’uniforme, pour oublier les brimades, les marches disciplinaires et les conneries. Par voie de conséquence je me suis inventé un autre monde, il y avait forcément autre chose derrière le décor qui se tenait devant moi, d’où cette histoire de faux semblants où la mémoire du passé a été confisquée et devient dangereuse lorsqu’on a l’imprudence d’y pénétrer. D’où cet aspect « absurde » voire surréaliste – on peut dire aussi que le roman a été influencé par « Le Désert des Tartares », car dans mon roman rien ne surgira jamais de la montagne à l’horizon pour les soldats de la garnison.

Tu es aussi corse et tu as écrit sur la Corse, « Corsica Blues » notamment. Es-tu fasciné par la Corse ?

Je ne peux nier ma corsitude, l’attachement à la terre de mon père – « Corsica Blues » m’a été inspiré par un épisode de son histoire personnelle : enfant, il est parti avec son père (mon grand-père) à Marseille, sans trop comprendre la cause de cet exil : une dette de jeu, un règlement de comptes qui pouvait devenir fatal ?

C’est le chagrin d’être transplanté, déplacé, voire « banni » que j’ai voulu faire passer au lecteur – les années 30 se rapportaient à l’aventure paternelle, c’était plus facile pour moi de respecter cette époque, et puis les borsalinos, la guerre des gangs, les bordels du Quartier Réservé, m’ont semblé excitants à mettre en scène – maintenant, après tous ces romans, et dans tous les genres, même la SF, je sais que j’ai toujours créé des personnages qui ne sont bien nulle part, qui sont dans l’errance permanente, infoutus de se fixer... cela correspond à ma fibre mélancolique.

Avec « La Ronde des fantômes ». Quelle est la part de l’insularité dans ton imaginaire ?

« La Ronde des Fantômes » est tout à fait un livre mélancolique : j’ai choisi un personnage, revenant dans son village au chevet de son oncle qui va mourir, après des années d’absence, hors de Corse et hors de France. Il se trouve écartelé entre deux cultures, il est fasciné par les êtres de sa terre natale, ému par la beauté des paysages qui lui rappellent son enfance, mais il ne peut plus se réintégrer à la société corse, il ne comprend plus les traditions, il n’adhère plus à la pensée commune.

Est-ce facile d’être Corse aujourd’hui ?

Je vis en région parisienne, je vais au moins une fois par an en Corse dans ma famille, là-bas j’ai une petite notoriété, les médias m’aiment bien, donc tout se passe à merveille – début juillet je suis invité au Festival Corsica polar qui se tiendra à Ajaccio.

A combien de projets penses-tu à la fois ?

Plusieurs, mais je me concentre que sur un seul projet : actuellement l’écriture théâtrale. Première pièce en cours, partiellement représentée « L’Etoffe des Femmes » qui a pour thème la femme et le vêtement, sous forme de tableaux, pour le Théâtre du Coin à Evry, mise en scène Jean-Louis Mercuzot. Deuxième pièce destinée à être représentée en appartement dans la ville d’Evry « L’appel des Abeilles », un monologue avec téléphones portables (tonalité SF garantie…).

Tu es déjà un ancien dans le monde de la SF francophone. Quel regard portes-tu sur ce milieu ?

Le domaine littéraire, en général, est assez compartimenté, le théâtre c’est pire : chacun est planqué dans les remparts de sa forteresse et s’apprête à tirer sur celui qui approche...

Le petit monde de la SF est chaleureux comme une église, avec ses fidèles et ses grands prêtres. J’y suis à l’aise, mais comme je suis un touche à tout, je ne m’interdis pas de m’intéresser à des domaines littéraires très éloignés – pourquoi j’aurais à choisir entre Dick et Maupassant ?

Pour finir j’ai une dent contre les éditeurs de SF français, les directeurs de collection chez les grands groupes d’édition, qui ont abandonné les auteurs français en rase campagne, laissant croire qu’ils sont sales et mauvais, préférant publier les Anglo-Saxons (quelques coups de génie mais combien de pavés balourds !). A cause de « la Trahison des Clercs », la SF française n’a plus la cote, et ses auteurs ont été marginalisés, sans débouchés éditoriaux, donc dépourvus de toute valeur marchande. Hors la Fantasy répétitive, voire débile, point de salut pour l’auteur français ! Va falloir prendre des pseudos, envoyer ses manuscrits avec le tampon de la poste américaine pour traverser le barrage, braver l’interdiction de séjour....

Personnellement, je n’ai pu rééditer « Papa 1er » (10.000 ex vendus, « Les Goulags Mous » 30.000 exemplaires vendus à l’époque) chez un grand éditeur. C’est un petit, Melis, installé près de Nice, qui m’a recueilli. « Je suis une Herbe », un succès de vente, salué par la critique, chez J’Ai Lu à l’époque, n’a toujours pas trouvé acquéreur en vue d’une réédition dans les hautes sphères éditoriales de la SF française…

Penses-tu que la science-fiction est toujours aussi subversive qu’elle ait pu l’être ? A-t-elle toujours un "pouvoir" d’avertissement, d’invitation à la réflexion, de provocation ou comme le reste, a-t-elle perdu beaucoup de son âme et de ses ambitions avec la perte des repères idéologiques ou spirituels ?

Nous sommes dans un monde où toutes les prospectives de la SF sont en place et sont devenues Réalité – la dénonciation de la tyrannie technologique, des sociétés inhumaines, barbares, qui pouvaient passer pour des plaisanteries grinçantes n’ont pas été entendues. Pour qu’il y ait subversion, il faut des rebelles, et pour que la subversion ait la chance d’être accessible, il faut des oreilles réceptives, débouchées.

Comment écris-tu ? Est-ce une profession pour toi ? Quelles sont tes autres passions ?

J’écris à mon bureau, de plus en plus à l’ordinateur.

J’ai fait plusieurs métiers (ingénieur du son, régisseur, cinéaste, réalisateur court métrage, assistant de long métrage), et le métier d’écrivain est venu progressivement, dans les années 90. Là, l’écriture est devenue mon activité principale : revenus de misère parfois rehaussés par des résidences d’auteur ou des commandes (livres récits commandés par des villes ou associations).

Evidemment, les critères professionnels sont flous mais plus ou moins vivre de son écriture, et être reconnu comme écrivain par ses pairs, sont les deux critères importants.

Autres passions : garder mes amis.

Pourquoi l’écriture ? Quel est, selon toi, le rôle de l’auteur dans notre société ?

L’écrivain se doit d’être contestataire, tendance « poil à gratter », donc il se doit de douter de la légitimité et de l’honnêteté matérielle et morale des puissants. Mais l’écrivain étant plus un artiste qu’un intellectuel, sa mission est de produire des émotions, de proposer du beau, à l’encontre de la paresse, de la vulgarité, et de l’hypocrisie des sociétés dans lesquelles il vit.

Au fait, est-ce que tu écoutes de la musique en écrivant et laquelle ?

Fond de musique classique parfois.

Quel est l’élément déclencheur qui fait naître tel ou tel roman, telle ou telle thématique... Ainsi Jonathan Littell a eu l’idée des Bienveillantes en voyant la photo d’une jeune Russe martyrisée pendant la dernière guerre. As-tu des éléments déclencheurs, des faits, des objets... Une oeuvre d’art.... ?

C’est en passant devant la prison des Baumettes, à Marseille, que j’ai eu le déclic pour écrire « Le Marchand de Torture », roman noir (Denoël réédité chez Melis). En effet le panneau d’autobus juste en face de la célèbre maison d’arrêt porte le nom de « Rimbaud-Baumettes » : le personnage que j’avais en tête depuis un moment s’est élancé, il a pris forme, il a commencé à exister, il avait lu Rimbaud pendant sa détention, et le jour de sa libération il trouvait obscène qu’on ait pu acoller le nom du poète à celui d’un lieu d’emprisonnement.

Quel est ton auteur de fantastique préféré ?

Lovecraft, Jean Ray.

Quel est ton auteur de littérature générale préféré ?

Louis Ferdinand Céline (« Voyage au bout de la nuit », « Mort à Crédit »... mais pas les pamphlets antisémites) puis Molière, Brecht... Cendrars.

Quel est ton roman de fantastique préféré ?

Nouvelles de Jean Ray, Edgar Poe.

Quel est ton roman hors fantastique préféré ?

« Belle du Seigneur », d’Albert Cohen – on aura compris que j’aime les stylistes, les écrivains qui savent orchestrer la langue française, créer leur univers par des mots.

Aucune adaptation de tes oeuvres au cinéma ?

Non, mais j’ai novelisé « Les Milles » d’après le film de Sébastien Grall avec Marielle, Noiret, Hogaldo... Ca raconte l’histoire du camp d’internement des Milles, près d’Aix-en-Provence, pendant la guerre, où étaient parqués la plus grande partie des artistes germaniques.

Lequel de tes livres aimerais-tu voir porter à l’écran et par quel réalisateur ?

« La Ronde des Fantômes » par Jacques Audiard.

D’autres projets de cinéma ?

Un court métrage sur la drague qui se passe dans le coin fumeurs des restaurants. Un réalisateur s’y intéresse.

Quel est ton film de fantastique préféré ?

« Stalker » et certains « Dracula ».

Quel est ton film hors fantastique préféré ?

Oh ! Tout Fellini, « Le deuxième souffle » de Melville.

Quel livre d’un autre auteur aurais-tu désiré avoir écrit, soit parce que tu es jaloux de ne pas avoir eu l’idée le premier, soit parce que tu aurais traité l’idée d’une autre manière ?

Certains livres d’Alphonse Boudard, comme « L’Hôpital » .

As-tu le temps de lire, au-delà du temps d’écrire.... Et que lis-tu en ce moment ?

Je lis le soir avant de m’endormir, et un peu le matin, toujours au lit. Ecrivant pour le théâtre, je ne lis, en ce moment, que les grands auteurs de théâtre (classiques bien sûr mais surtout contemporains : Noëlle Renaude, Israël Horovitz, Jean-Luc Lagarce...)

Quel est ton principal trait de caractère ?

La générosité.

Qu’est-ce qui t’énerve ?

Les radins, les conformistes.

Outre l’écriture, quels sont tes hobbies ?

Un peu voyager.

Quel est le don que tu regrettes de ne pas avoir ?

L’ubiquité.

Quel est ton rêve de bonheur ?

Aimer et être aimé.

Par quoi es-tu fasciné ?

Un amour qui démarre.

Tes héros dans la vie réelle ?

Aucun.

Si tu rencontrais le génie de la lampe, quels voeux formulerais-tu ?

Revenir à mes trente ans, connaître une nouvelle fois la faveur des femmes que j’ai aimées.

Ta vie est-elle à l’image de ce que tu espérais ?

L’histoire ne repasse pas les plats.

Citez-nous 5 choses qui te plaisent.

Dans le désordre, ça dépend donc des événements : dormir, forniquer, regarder la mer, fumer un cigare, savoir que ma fille est heureuse.

Cinq choses qui te déplaisent.

Me disputer, être malade, faire la queue, être en dette, ne pas savoir où sont passés mes chats.

Last but not least une question classique : tes projets ?

Finir les pièces de théâtre en construction, dont j’ai parlé plus haut.

Revoir « Tenue de Galère » mon roman-fleuve sur le monde du showbiz, les tournées, les chanteurs, monde dans lequel j’ai travaillé pendant 30 ans, et qui intéresse un agent littéraire rencontré dernièrement.

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