Les fantômes

Au début des années 60, il existait un groupe de rock qui s’appelait Les Fantômes, et dont le guitariste soliste était… Écossais. Eh oui, ça ne s’invente pas. L’Écosse est par définition la patrie des fantômes, mais on pourrait dire la Grande-Bretagne dans son ensemble.


Et c’est pour cela qu’en 1887, fut publiée la nouvelle d’Oscar Wilde, l’auteur au portrait transformiste, intitulée « Le fantôme de Canterville ». Dans cette agréable et subtile nouvelle, l’auteur jouait admirablement du contraste existant entre un ministre américain féru de modernisme pour ne pas dire de modernité, et la vieille et tenace légende qui collait au château qu’il venait d’acheter dans la blanche Albion.

Au début des années 60, la RTF avait proposé une adaptation théâtrale de cette ouvre, très réussie.


Elle devait d’ailleurs récidiver en 1965 avec « La redevance du fantôme » mise en scène par Robert Enrico, eh oui ! Tirée d’une nouvelle d’Henry James, cette dramatique comme on disait à l’époque, est très impressionnante, avec un décor omniprésent de forêt brumeuse, et l’existence d’une maison d’apparence abandonnée devant laquelle un mystérieux gentleman vient se prosterner. À noter, dans ce téléfilm, comme on dirait maintenant, la présence de Marie Laforêt en chanteuse de cabaret qui nous interprète « Katy Cruel », une perle du Folk Song.


Avec le film d’Ivan Reitman datant de 1984, « SOS Fantômes », nous rentrons dans le délire de deux scientifiques virés de l’université qui ne trouvent pas mieux à faire que de créer une agence spécialisée dans la capture des fantômes. 

J’ai commencé en évoquant un groupe de rock, eh bien, je vais continuer avec cette fois, plus précisément un groupe de rockabilly, Crazy Cavan and the Rythm Rockers, ayant commis en 1978 un album intitulé « Rockability », qui recèle un morceau : « Knock ! Knock ! » drainant quelques bruits de chaînes caractéristiques.


Le fantôme est d’abord présent dans moult contes et légendes. Puis il a pénétré le monde de la littérature et du cinéma. Le fantôme effraie et fascine en même temps, si bien qu’à la fin, on ne sait plus trop des deux ce qui l’emporte.

Mais ne sommes-nous pas des fantômes à part entière ? Quelque fois on croit revivre des scènes, ou alors certains lieux ne nous paraissent pas inconnus alors que nous y venons pour la première fois. N’errons-nous pas entre deux vies ?

Vaste question, vaste problème.

Des études scientifiques ont été menées, des personnes se disent spécialistes et vont en quelque sorte ausculter des maisons qui seraient hantées.

Et d’ailleurs, comment peut se présenter un fantôme ? En suaire et avec des chaînes ? Ou bien tout simplement en jeans-baskets ? Un fantôme boit-il, mange-t-il ?

Tout est possible, tout est imaginable.

C’est pour cela, ne misons pas sur des explications rationnelles.

Restons au contraire dans le domaine le plus irrationnel qui soit, et laissons les littératures de l’imaginaire s’occuper de ce sujet inépuisable, et qu’elles le gardent bien jalousement.

Parmi de très très nombreuses œuvres, indiquons quand même :

- « Le fantôme de Tancarville » d’Oscar Wilde - Le Livre de poche.

- « La redevance du fantôme » d’Henry James - Le Livre de poche.

- Le DVD du film « SOS Fantômes d’Ivan Reitman.

- Le 33 tours vinyle « Rockability » de Crazy Cavan and The Rythm Rockers - Charly Records.

Février 2007