Retour d'Hypnos (Le)

Imaginez qu’un jour on vous demande d’entrer dans un sarcophage.
Oh ! Ne vous inquiétez pas, il est spacieux, confortable et tout le toutim...
Et dans ce sarcophage, on vous demande tout simplement de vous endormir.
Point d’appréhension, c’est juste pour une expérience.
Une fois endormi, l’impensable se produit. Vos rêves se matérialisent. Vos cauchemars aussi du reste.
Pour l’instant, vous me suivez n’est-ce pas ?
Continuons.

À présent, imaginez que ce monde fabriqué à partir de vos rêves n’est plus ni moins qu’une porte sur un autre univers. Un univers complet de créatures qui n’attendaient que cet instant pour se ruer sur notre univers et l’envahir. Il ne reste plus, pour sauver notre bonne vieille planète, que notre héros qui va affronter tous les dangers.

Nous sommes au début des années 60 et la science-fiction commence à se faire un nom. Nous sommes à l’ère des héros sans peur et sans reproche, uniformes fluo à paillettes. Il se place toujours entre la femme et le danger, qu’il soit d’ordre nucléaire ou d’attaques d’aliens géants.

À l’heure actuelle, il en serait tout autrement : « T’as voulu la parité alors démerdes toi avec l’alien ! ».
C’est plaisant de retrouver les livres de mon ado. C’est là que l’on voit l’évolution du genre.
Un peu comme si l’on regardait un de ses premiers épisodes de Star Trek et qu’on le comparerait au long métrage qui vient de sortir en salle.

À peine suis-je sorti de cette aventure que je qualifierai de gentillette que le second volet intitulé à juste titre « Le retour d’hypnos » m’a ouvert les bras.
Les créatures qui se servaient des rêves pour envahir notre univers doivent être à tout prix stoppées. Elles n’ont ni plus ni moins que l’intention d’anihiler notre univers. Et pour contrer leurs desseins maléfiques, les humains doivent utiliser toutes leurs ressources. Même celles qui ont été mises hors d’état de nuire et bien dissimulées aux yeux de tous dans une prison de haute sécurité.

Quoique étant la suite directe d’Hypnos, il n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur. On est plus dans le space opera avec une guerre intergalactique qui se prépare.

Le sujet est traité « beaucoup plus sérieusement » et j’ai senti une nette amélioration scénaristique avec, en priorité, l’abandon de ce côté kitch, voire un peu puéril du précédent « Hypnos ».

On retrouve une partie des protagonistes du premier opus, mais leurs aventures les ont faits mûrir et du coup, ils ont acquis des formes de caractère divergents. Ils savent qu’ils doivent s’entraider afin de contrer la menace, mais ils ne sont pas toujours d’accord ensemble.

Cette compilation de deux romans ravira les nostalgiques de Fleuve Noir et de ses romans kitchs tout comme elle ravira les amateurs de SF qui recherchent avant tout de l’aventure, de l’aventure et de l’aventure.

Le retour d’Hypnos par Jean-Michel ARCHAIMBAULT & Maurice LIMAT & Jean-Marc LOFFICIER, illustration de Yos, Rivière Blanche.