Saison de la couloeuvre T1 (La)

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Dans un monde grisâtre et aseptisé, humains et extra-terrestres se côtoient dans le calme et la sérénité. Il n’y a plus de passion, ni de violence. Jusqu’au jour où Derec Finn, une nouvelle recrue de l’intersection 55, reçoit le médiateur Jarmil. Cet extra-terrestre insectoide chemine à travers les toboggans interstellaires pour se rendre sur Terre. La Conscience reine qui lui sert de guide, ainsi que son peuple, ont été les témoins d’un génocide sans précédent. Des milliards de formiciens empoisonnés au D.D.T. Le médiateur Jarmil entend porter plainte auprès des chefs du Réseau des toboggans et envoyer le coupable sous les barreaux. Soudain, l’assassin s’offre à lui. Alors qu’ils se croisent par hasard sur le ponton d’arrivée, Jarmil et Xtalassar se lancent dans un combat à mains nues. De seconde en seconde, le gris de leurs vêtements se colore de jaune et de rouge, les couleurs du feu qui les consume. Puis Jarmil tue Xtalassar. Le sang coule, rougeâtre et sucré. Les tensions s’apaisent. Le gris revient. Derec Finn et Jarmil vont maintenant devoir rendre des comptes à leurs supérieurs.

Je n’ai pas lu le roman de Serge Lehman. C’est pourquoi cette bd reste une surprise et je découvre avec plaisir ce monde où la couleur de nos émotions a été remplacée par le grisâtre de la monotonie. L’idée est sympathique. On pensera au « Meilleur des Mondes » ou au film « Equilibrium ». En parallèle de Derec Finn, vous croiserez le chemin de Rhéa Davenham. Le premier est un débutant chez les fonctionneurs, ces individus chargés d’accueillir les voyageurs interstellaires en transit. Il est aguerri, bien entraîné et plutôt fier, sans toutefois atteindre l’arrogance. Quant à Rhéa, elle a du métier et suit aveuglément les fondements de sa religion, celle des Fondations. Mais le doute s’installe dans son esprit. Qui sont ces gens qui font circuler des tracs déclarant « La vie est une chose qui suinte », « La mémoire est une morsure mal soignée », « Qui dort dans les profondeurs de l’intersection ? » ? Qui sont-ils et qu’ont-ils de commun avec les Mohais, peuple millénaire, fondateur des toboggans ? La question étant, chahutés dans l’Ordre, nos deux héros finiront-ils par écouter leurs chaos intérieurs ?

Pour ce qui est de l’univers - les Mohais, les Galactiques, les planètes, les Fondations … - je ne comprends pas encore tout ce qui se passe. Peut-être trouverai-je des réponses dans quelques descriptions du livre ? Ne serait-ce pour mieux saisir le fonctionnement de ce monde qui se dessine sous mes yeux. Mais cela ne m’a guère dérangé. Nous n’en sommes qu’au tome 1 et déjà des révélations ont eu lieu. Je me dis qu’il faut être patient.

Mais c’est ça quand on tombe sur des petits bijoux de Sf comme « La saison de la coulœuvre ». On a envie de tout savoir avant même que ça soit fini. On n’a pas envie d’attendre des mois avant la suite ! Maintenant, je patienterai volontiers si c’est pour laisser le temps à Jean-Marie Michaud de réaliser toutes ces architectures et ces perspectives démentielles avec lesquelles il s’amuse. Même si je ne suis pas au fait de tout ce qui se passe, le ressenti oppressant de la routine est là, comme figé pour mieux me surprendre lors des feux d’artifices émotionnels. De plus, rien ne m’a empêché de lire une deuxième fois. Deux-trois petits détails m’ont été fort utiles de constater. Je ne peux qu’en conclure qu’il s’agit là d’un très bon… non, que dis-je… un EXCELLENT cru de la bd Science-Fiction dont je me languis de connaître la suite.

Titre : La saison de la couloeuvre – tome 1

Scénario : LEHMAN Serge

Dessins : MICHAUD Jean-Marie

Editeur : L’Atalante

Collection : Flambant neuf

Parution : 2007 Nombre de pages : 70

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