Je sais pas

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À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme... Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar. Une enfant de cinq ans a disparu. Que s’est-il passé dans la forêt ? À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme. Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon ?

 

Barbara Abel adore prendre son monde à contrepied. Dans son précédent roman, L’innocence des bourreaux, ce qui débutait comme un thriller ultra-classique, sur base d’une prise d’otages qui tourne mal, virait à l’étude de caractères, à l’observation presque anthropologique de nos travers d’être humain, à l’analyse des limites au-delà desquelles l’amour peut nous porter.

Avec ce Je sais pas, ce qui pourrait être une énième variation sur « l’enfant disparu », avec ces inusables questions sur l’identité du kidnappeur, ses motivations ou encore les heurs et malheurs de l’être captif, prend une dimension autre lorsque la délicieuse petite tête blonde est retrouvée bien avant la moitié du roman. Délicieusement perverse, Barbara Abel s’emploie alors à dresser le portrait d’un ange d’innocence, dont les ailes sont piquées de plumes sombres et dont l’auréole brûle d’un feu véritable. Dans le même temps, on réalise que les protagonistes de toute cette histoire sont intimement liés… et que les visées des uns et des autres sont moins claires qu’attendu.

Là se trouve sans doute, le petit défaut de ce nouveau roman. Pour relever le défi d’une architecture narrative à la Harlan Coben, l’auteure finit par tordre certains personnages, certains comportements, certains points de son histoire, au-delà du raisonnable. Puisque tout doit être raccord… Les chemins empruntés se parent parfois des atours du deus ex machina. Mais c’est une peccadille. Un élément que relèveront, peut-être, les lecteurs compulsifs, consommateurs quotidiens de thriller. Les autres, à la recherche d’un excellent divertissement, parfaitement écrit, né de la plume d’une de nos auteures les plus talentueuses, ne seront pas déçus d’un voyage en première classe.

 

Je sais pas par Barbara Abel, Belfond

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