ABEL Barbara 01

Auteur / Scénariste: 

Dites-nous quelque chose à votre propos ? Qui êtes-vous ?

Compliqué ! Je suis écrivain ! Après sept bouquins, on peut le dire… Ecrivain principalement de polar, du thriller psychologique.

A quel âge avez-vous commencé à écrire ?

J’ai toujours beaucoup aimé écrire. Récemment, j’ai retrouvé des petits carnets de poésie que j’avais écris quand j’avais sept ans. Vers dix ans, j’avais entamé mon autobiographie destinée à mes futurs enfants. Je l’ai lue à mon fils qui a beaucoup ri. L’écriture est une évidence qui me suit depuis que je suis toute petite.

Après, de manière professionnelle, j’ai commencé par une pièce de théâtre écrite avec mon compagnon, que nous avons montée. J’ai pu écrire un premier livre et à partir de là, je n’ai plus arrêté.

Et le théâtre ?

Je n’en fais plus du tout. Ma vie est maintenant bien remplie, je suis épanouie dans mon boulot. Ca fait des années et des années que je n’ai plus joué. Le théâtre ce n’est pas comme le vélo, il faut l’entretenir.


L’écriture est donc devenue une profession pour vous ?

J’ai pu arrêter le boulot alimentaire. Maintenant c’est en roue libre, car c’est un métier très aléatoire. Sans avoir des ventes mirobolantes, elles sont honorables et mon éditeur ne perd pas d’argent.

Pourquoi l’écriture ?

De toute façon, j’aurais fait quelque chose dans l’art. Et l’écriture c’est la liberté totale. On n’a besoin de personne. Au théâtre ou au cinéma, on est tributaire du désir des autres. Il reste le dessin et la musique, mais je n’ai aucun talent là-dedans. Et l’écriture, personne ne peut vous empêcher d’écrire. Et c’est ce côté totalement indépendant qui m’a plu.

Vous avez commencé dans le polar, pourquoi le polar ?

C’est un hasard total. Je n’étais pas spécialement fan de thriller. Pas plus que d’un autre genre à priori. A un moment de ma vie où je ne trouvais pas ma voie dans le théâtre, j’ai choisi de faire ma vie et un enfant.C’est alors que Serge Brussolo, à l’époque directeur au Masque, est tombé sur un texte écrit deux ans auparavant pour un concours de nouvelles policières. Il m’a envoyé un mail, m’invitant à lui soumettre un projet de roman. Quand on reçoit ce genre de mails, on saute dans le train, car ça n’arrive pas deux fois… L’idée de « L’instinct maternel » est arrivée le jour même, par le hasard d’une conversation à la caisse d’un supermarché. C’était une journée assez incroyable ! Je fais un rapide synopsis, je l’envoie à Brussolo qui me répond positivement dès le lendemain.

L’instinct maternel (2002)

Dans ce livre, une femme perd les pédales pour de l’argent. Pourriez-vous devenir folle comme elle pour de l’argent ?

Non. Absolument pas. Je me sens vraiment à l’abri de cela. J’ai eu des périodes où j’étais dans la déche et heureuse et des périodes où j’avais du fric mais malheureuse. C’est important, bien sûr, mais je ne pourrai jamais perdre les pédales pour ça.

Votre héroïne se perd dans sa vie. Elle quitte tout pour vivre une vie de luxe, mais elle n’est pas heureuse. Qu’est-ce qui est important pour vous, la sérénité matérielle ou le bonheur sentimental ?

Le bonheur sentimental. Sans l’ombre d’un doute. Si je devais choisir entre le confort financier et le bonheur, je choisis le bonheur.

Etre enceinte semble important pour vous. Vous avez vous-même des enfants, comment avez-vous vécu cette période ?

Les deux sensations ont été totalement différentes. Pour le premier, il s’est passé plein de choses dans ma vie. Cette période-là a été très mouvementée.

Le deuxième, les trois premiers mois, j’ai été malade. Mais après, je planais tellement que ce fut un réel bonheur.

Être mère et vivre la grossesse c’était très important pour moi.

Vous passez de la tendresse à la cruauté la plus froide, est-ce cela être une mère ?

Non, certainement pas. Quand on est mère, les enfants sont les seuls êtres au monde où votre amour est inconditionnel. Je ne suis pas parfaite avec mes enfants. Il m’arrive de sortir de mes gonds et je le regrette deux heures plus tard.

Peut-on facilement sombrer dans la folie ?

Facilement, je ne pense pas. La folie découle de blessures infligées par la vie et il n’est pas toujours facile de les contrer. Je n’ai jamais fait l’expérience de la folie, donc…

Mais votre héroïne oui !

Sa fêlure provient du fait de ne pas pouvoir avoir d’enfant. De plus, c’est une femme privée d’amour. L’amour est le meilleur des garde-fous. Je sais que quoiqu’il m’arrive, il y a des gens qui sont là pour me soutenir. Et à partir du moment où on a ça, la vie devient moins terrifiante.

Un bel âge pour mourir (2003)

Votre 2e roman. Paru assez rapidement après le premier. Etait-il déjà écrit quand le premier est paru ?

Absolument pas. Il a déjà fallu du temps entre la fin de l’écriture et la sortie effective du premier roman. J’ai commencé à écrire le 2e en 2002 et il est parut en octobre 2003. A partir du moment où le premier a reçu le Prix, l’éditeur m’a commandé un deuxième livre.


Dans ce roman, les liens entre la mère et son fils sont très forts. Comment sont vos liens avec vos enfants ?

Très forts… Très très forts, super forts. J’ai un garçon et une fille et ils ont une place énorme dans ma vie. Comme la plupart des mères en fait.

Jusqu’où pourriez-vous allez pour sauver vos enfants ?

Jusqu’au pire… Jusqu’à la mort bien sûr. Je pourrais mourir pour eux.

La folie de la réussite peut-elle provoquer des comportements extrêmes ?

Oui, je pense. Ca peut faire tourner la tête de plein de gens. J’ai la chance de « réussir », d’être sereine dans ma réussite professionnelle. J’ai connu la galère avant et cela aide à garder les deux pieds sur terre.

Vous avez travaillé dans le milieu du théâtre, qu’en retenez-vous ?

Ce qui me plaisait, c’était ce côté social, le fait de travailler avec plein de gens. J’aime la compagnie. J’en garde des souvenirs extraordinaires. Ca m’aide aussi beaucoup pour l’écriture d’ailleurs. Je me rends compte que pendant que j’écris, j’ai peut-être plus de facilités à me mettre dans la peau des personnages. J’ai d’ailleurs une écriture très démonstrative. Physiquement quand j’écris, je sais que je fais des grimaces, que je bouge en fonction de l’attitude de mes personnages.

Un téléfilm a été tiré de ce livre, avec Marie-France Pisier et Emilie Dequenne. Avez-vous collaboré, qu’en pensez-vous et qu’est-ce que cela vous a-t-il apporté ?

Déjà pas mal d’argent. Et c’était une super expérience, voir son histoire interprétée par des comédiennes. Je n’ai pas participé à l’adaptation. J’ai beaucoup dialogué avec le réalisateur mais je lui ai laissé la possibilité de s’approprier l’histoire. Il m’a envoyé les différentes étapes du scénario, j’ai été sur le tournage, j’ai fait une toute petite apparition dans le film. Je trouve cette adaptation très réussie.

Duelle (2005)

Ce livre, c’est mon petit chéri. Je pense que c’est une bonne idée.

La famille semble importante pour vous, pourquoi ?

Ce que j’aime dans la famille c’est que c’est un microcosme qui reproduit toutes les relations que l’on peut avoir. Dans la famille, tout est possible, le meilleur comme le pire. Toutes les émotions sont exacerbées du fait que ça fait partie de la famille justement. Si on est trahi par quelqu’un de sa famille, c’est mille fois pire que si c’était par un ami.

Sans famille, point d’équilibre ?

On a tous une histoire avec sa famille, qu’elle soit présente ou non.

Sous des dehors très « comme il faut », la vie peut parfois cacher les drames les plus sombres. Avez-vous déjà vécu ce genre de situation ?

Personnellement, non. Mais j’ai côtoyé des gens qui ont l’air bien sous tous rapports et qui, en vérité, cachait de véritables drames… Je n’ai jamais vécu de situation honteuse, mais si cela avait été le cas, je cacherais certainement ces choses en général.

Sans dévoiler la fin du roman, vous décrivez des situations extrêmes. Vous êtes-vous inspirée de faits réels ? La réalité peut-elle dépasser la fiction ?

Je fais beaucoup de recherches pour écrire et la réalité dépasse largement la fiction. L’homme a une propension à pouvoir vivre des situations tellement horribles que même l’imagination très fertile d’un auteur ne s’en approche pas.

La gémellité est omniprésente dans ce livre, cela vous fascine-t-il ?

Non, mais c’était nécessaire à l’histoire. C’était un élément incontournable à l’histoire !

D’après-vous les gens peuvent-ils avoir plusieurs personnalités ?

Oui, c’est certain, sans parler de la schizophrénie. En fonction de ce qui peut vous arriver, des obstacles, des épreuves, on peut changer. Il suffit de lire les faits divers dans les journaux.

Illustre Inconnu (2007)

La famille est encore au centre de ce roman. Est-ce important pour vous de connaître ses parents, sa famille ? Est-ce le point d’ancrage de votre vie ?

La famille est mon terrain de prédilection… C’est important de connaître ses racines, ses origines et d’avoir une histoire familiale. D’avoir une bonne base familiale pour se construire sereinement ! On a besoin de savoir d’où l’on vient.

La notoriété est-elle salutaire ou néfaste ?

La plupart des artistes diront qu’elle est salutaire et je suis assez d’accord avec ça. Mais ça dépend aussi quel genre de notoriété. Un artiste a besoin d’être connu pour être heureux. Quel que soit l’art que l’on exerce, on ne le fait pas pour le garder pour nous. Un artiste veut offrir son œuvre au monde. Le coup des artistes maudits, ce n’est pas trop mon truc. Maintenant il peut y avoir une notoriété qui vous bloque complètement.

Le « paraître » est important dans notre société. Cela peut-il amener les pires excès ?

Bien sûr. L’homme est capable de tout. Il suffit d’ouvrir le journal pour s’en rendre compte. Regardez les excès que l’on peut faire rien qu’avec la chirurgie esthétique… pour un résultat raté la plupart du temps. Les femmes et les hommes sont tellement plus vrais avec des rides, avec les marques du temps sur leur visage.


Le milieu familial et ses tensions voire la haine que se porte les membres d’une même famille. Avez-vous vécu ce genre de choses ?

Non, j’ai une histoire familiale assez sereine. Je ne dis pas que ma famille est idéale, mais je n’ai jamais vraiment eu de gros problèmes. J’ai une famille assez soudée. Il faudrait vraiment que ça aille très loin pour connaître la haine.

Le bonheur sur ordonnance (2009)

Etes-vous heureuse ?

Il y a des jours où je suis heureuse et des jours où je ne le suis pas. Dans l’absolu, il est vrai que je n’ai pas à me plaindre. J’ai un super mari, des enfants extraordinaires, une famille qui me soutient, un chouette métier, je ne suis pas à la rue, je n’ai pas d’énormes problèmes d’argent, je ne suis pas malade, mes enfants non plus… Alors oui, je suis heureuse ! Mais il y a des jours où je me sens très malheureuse, où je trouve que rien ne va.

Qu’est-ce que le bonheur pour vous ?

Le bonheur, c’est personnel. J’ai écrit ce livre juste après la naissance de ma fille. Un enfant, c’est quand même un gros bouleversement dans une vie. Elle ne faisait pas ses nuits, ce n’était pas la période la plus sympa de mon existence. Après un accouchement, on est un peu déprimée alors qu’on vient de passer six mois au nirvana. Un jour je pleurais car ça n’allait pas du tout : j’écrivais un livre sur le bonheur et je n’avais jamais été aussi malheureuse. Le bonheur est donc très personnel. Ce qui me rend heureuse n’est pas du tout ce que va rendre ma voisine heureuse.

Le manque de bonheur est-il mortel ?

Oui, on peut en mourir. C’est aussi ce que j’aimais dans ce livre, inventer une maladie qui n’existe pas. Le bonheur est aussi important pour notre organisme que de manger, de boire ou de dormir et le manque de bonheur peut être très néfaste. Je pense que beaucoup de maladies arrivent quand on est malheureux, on est plus fragile, plus vulnérable. Notre organisme se défend moins.

Pensez-vous que le bonheur est une carence de notre société

On court tous après le bonheur. On vit dans une société où on est obligé d’être heureux. On a tout et si on est malheureux avec tout ça, c’est scandaleux. J’ai vu un documentaire sur des moines tibétains qui vivent dans des contrées désertiques par -30° et on leur demandait s’ils étaient plus heureux que les autres. Ils ont répondu par l’affirmative car ils avaient le temps… J’ai ri car je devais regarder ce documentaire en accéléré justement parce que je n’avais pas le temps.

Et on est encore plus malheureux car on est obligé d’être heureux. On n’a plus le droit d’être malheureux.

Le gène du bonheur existe-t-il ?

Je n’en sais rien du tout… C’est ma petite invention à moi !

Comme votre héroïne avez-vous aussi des accès de colère ?

Oh que oui ! Il y a les accès de colère que je m’autorise et les accès de colère dont j’ai envie ! En fait, ce bouquin, c’est un peu une thérapie. Dans le livre je peux faire ce que je ne peux pas faire dans la vie. Je suis comme beaucoup de monde, je crois…

Le polar jusqu’ici et là tout à coup, un changement de registre total. Pourquoi ce changement ?

Cette idée là, il y avait longtemps que je l’avais dans mes tiroirs, mais je n’avais pas envie de le faire en polar, je voulais le traiter de manière plus légère. Et quand l’opportunité s’est présentée, j’ai tout de suite mis ce projet en avant. Je suis vraiment très contente de l’avoir écrit.

L’écriture d’un livre comme celui-ci est-elle différente d’un polar ?

Il y a plus de liberté. Un polar doit être très crédible, sinon ça ne marche pas. Mais il fallait quand même que le traitement de l’histoire soit très réaliste. C’est ce qui apportait aussi ce côté drôle. Que mon héroïne se retrouve dans des circonstances que je connaissais, que j’avais vécues, dans un décor et un milieu très réaliste.

La particularité d’un polar, c’est qu’il faut que ce soit très très documenté. Et c’est le côté très réaliste qui fait que le lecteur va rentrer dans l’histoire ou pas.

Pour la comédie, on peut se permettre des divagations. Je me sens beaucoup plus rigoureuse quand j’écris un polar.

La brûlure du chocolat (2010)

Etes-vous prisonnière du présent ?

J’accorde beaucoup d’importance au présent. Je suis peu rancunière. L’avenir n’est pas encore là, donc oui j’accorde beaucoup d’importance au présent.

Est-ce que ne pas se souvenir permet de ne pas vieillir ?

Oui, le temps qui passe fait vieillir, mais il y a tout le passif qui fait vieillir aussi. Les gens qui connaissent beaucoup d’épreuves dans leur vie vieillissent plus vite. En fait se souvenir, c’est un peu comme des valises qu’on trimbale...

Aimez-vous la langue française ?

J’adore la langue française, oui. Rien que les lapsus, j’adore ! Je trouve que c’est quelque chose d’assez incroyable et ça m’arrive tout le temps… Il y a un côté magique là-dedans. Fourcher sur un mot, c’est déjà pas anodin et la transformation du mot a une vraie signification. Je me suis déjà amusée à noter des mots qui se ressemblaient et je fais attention aux tours que nous joue la langue française. C’est une langue très riche, très belle, vieille…

Sans passé, nous n’avons pas d’avenir

Non. J’ai rencontré un amnésique suite à un coup sur la tête et qui a vécu quelques semaines en récupérant peu à peu ses souvenirs. Comment avancer sans se souvenir d’où on vient ? Et si les souvenirs ne reviennent pas, on est obligé d’en réinventer pour pouvoir avancer. Il faut savoir qui on est, qui sont nos proches, à qui on peut faire confiance ou pas. Pour savoir quel chemin on doit prendre, il faut savoir quel chemin on a déjà pris.

C’est quand on se souvient d’hier que l’on s’inquiète pour demain ?

C’est la même chose en fait. Si on a une mauvaise expérience dans la vie et qu’une nouvelle expérience similaire arrive, on peut avoir des a priori.

Le temps ne serait pas une durée, mais bien un endroit ?

Oui, je l’ai ressenti en écrivant le livre. Si on vit les souvenirs très intensément, ils sont presque palpables. On les ressent à l’intérieur de soi. L’image était jolie et en tant qu’auteur, on ne peut pas passer à côté d’une belle image.

On parle toujours d’aller d’un endroit à l’autre quand on parle du temps, on fait la distinction entre l’espace et le temps mais on se rend compte que l’espace se modifie en fonction du temps. Ce sont deux notions qui sont liées et qui se nourrissent l’une l’autre.

Si vous aviez la possibilité d’utiliser la machine à remonter le temps, où iriez-vous ?

Je ne pense pas que j’irais dans le passé, et puis aller dans le futur, je ne sais pas, ça enlèverait tout le côté mystérieux. J’aime bien notre époque en fait ! Ca me fait un peu peur, je ne suis pas téméraire…

Quelle est votre attitude face au chocolat ? Etes-vous gourmande ?

J’adore le chocolat. C’est en mangeant du chocolat que j’ai trouvé le titre du roman. Après le troisième ou quatrième morceau de chocolat, il y a une sensation corrosive dans le fond de la gorge qui est délicieuse, la brûlure du chocolat…

En fait, tout part du titre : je suis une grande gourmande et j’adore le chocolat.

Cuisinez-vous ?

Je ne cuisine absolument pas, c’est mon amoureux qui cuisine. Il a compris que s’il voulait bien manger, il devait le faire lui-même. Je fais d’autres tâches dans la maison, mais les courses et la cuisine, c’est son truc à lui.

Un plat pourrait-il devenir un sujet de roman ? Et si oui, lequel ?

Oui, je pense, mais comme je n’ai pas la passion de la cuisine… Mais en tant que gourmande, je suis dingue des sushis… Ce n’est même pas les sushis, c’est le saumon cru. Je me damnerais pour un morceau de saumon cru…

Si vous pouviez changer de vie, que recommenceriez-vous ?

Sans doute plein de choses, ce serait hypocrite de dire le contraire. Je trouve que ce qu’il m’arrive, arrive très lentement. J’aimerais être au même résultat mais à 30 ans. Mais si cela m’était arrivé plus tôt, est-ce que j’aurais réagis de la même manière ? Sans doute pas… J’ai une vie très pépère, donc peut-être des moments plus aventureux. Mais en même temps je me rends compte que ce n’est pas vraiment dans ma nature de partir à l’aventure.

Les héros de vos romans sont souvent féminins. Pourriez-vous imaginer écrire une histoire d’hommes ?

Difficilement, car je me vois mal me mettre dans la peau d’un homme. J’ai vraiment besoin d’être en empathie avec mes personnages principaux, même s’il y a des personnages masculins dans mes romans. Donc, ce sont souvent des femmes qui ont mon âge et qui sont plus ou moins dans la même situation que moi, des mères de famille entre 30 et 40 ans.

On parle de vous et de l’école de Caen (association illustrateur/auteur), avez-vous des envies de dessiner ? Une collaboration particulièrement réussie avec un illustrateur qui partage votre vision ?

Absolument pas. Mon homme est dessinateur de BD, on a fait deux BD ensemble, moi au scénario, lui au dessin. Pour ma part, je dessine très mal !

Quel serait le genre littéraire qui vous semble impossible pour vous (SF, enfants, …) ?

Un traité de philosophie. La SF ça doit être assez chouette ! Ou alors, un livre de cuisine (rires)… Un traité de philosophie, en m’appliquant un peu, je suis sûre que j’y arriverai, un livre de cuisine non… Je blague !

Quel est votre auteur d’Imaginaire préféré ?

Je ne suis pas fan d’un auteur, je suis fan de bouquins. Il y a des auteurs dont j’adore certains livres et d’autres livres me tombent des mains.

Quel est votre roman préféré ?

« La maison près du marais » d’Herbert Liebermann qui est pour moi, un petit chef-d’œuvre. « Novencento – Pianiste » de Alessandro Baricco, j’ai failli pleurer en lisant ce livre. J’en ai lu un autre de Baricco, qui ne m’a pas enchantée plus que ça… Je ne comprends pas comment on peut aimer tout d’un auteur.

Quel est votre film préféré ?

« Un singe en hiver ». Les dialogues, l’histoire… J’aime bien aussi l’univers de Cédric Klapisch. Et puis « Le Goût des autres » aussi par exemple.

Quel est le roman d’un autre écrivain que vous auriez aimé écrire ?

« Novencento – Pianiste”. En lisant, j’ai vraiment ressenti cela : j’aurais aimé l’écrire.

Quels sont les derniers livres que vous ayez lus et que vous recommanderiez ?

« Un monde sans fin » de Ken Follett par exemple. Il y a aussi « Maria » de Pierre Pelot.

Quel est votre principal trait de caractère ?

Je suis désespérément raisonnable.

Qu’est-ce qui vous énerve ?

L’impuissance. Quand on doit subir, ça me rend folle.

Outre l’écriture, quels sont vos hobbies ?

Le théâtre.

Quel est le don que vous regrettez de ne pas avoir ?

L’esprit de répartie.

Quel est votre rêve de bonheur ?

Que mes livres se vendent par centaine de milliers d’exemplaire, pour avoir cette paix de l’esprit. L’assurance de pouvoir continuer à écrire.

Par quoi êtes-vous fascinée ?

Par l’intelligence.

Citez-nous 5 choses qui vous plaisent.

- Dormir tard le matin (c’est rare quand on a des enfants)

- Les sushis.

- Une bonne série anglaise.

- Mes relevés de droits d’auteur

- De bonnes critiques de mes livres

Cinq choses qui vous déplaisent.

- Me lever tôt.

- Le risotto

- Les émissions stupides à la télé.

- Mes relevés de droits d’auteur

- Les gens qui n’aiment pas mes bouquins (mais ça fait partie du jeu, et puis on ne peut pas plaire à tout le monde… Et heureusement !)

Le premier livre aimé ?

« La nuit des temps », de Barjavel. J’avais 15 ans. Bien que… Le tout premier livre que j’ai adoré, c’est « Oui-Oui et la gomme magique ». J’avais 6 ans.

Une illustration qui vous a marqué ?

Norman Rockwell : à peu près toutes ses illus. Je suis fan !

Une lecture que vos parents vous ont interdite ?

Pas d’interdiction de ce côté-là. Mes parents sont des gens intelligents.

Une description effrayante que vous n’oublierez jamais ?

J’ai oublié…

Un livre dont vous aimeriez écrire la suite ?

Celui que je viens de commencer à écrire. Ca tombe bien !

Votre personnage de fiction préféré ?

V. Dans « V for Vendetta ».

Etes-vous présent dans le livre d’un autre ?

Je sais que Jean-Baptiste Baronian m’a citée dans l’un de ses livres…

Quelle œuvre classique n’avez-vous pas aimé ?

En général les lectures imposées à l’école. Mais seulement parce qu’elles étaient imposées.

Quel est le dernier livre que vous avez offert ?

Le dernier, c’était le mien, à Noël… C’est nul, je sais, mais c’est comme ça.

Que ne lisez-vous jamais ?

L’écho de la bourse.

Le texte absolu, à vos yeux, et pourquoi ?

Je n’en ai pas…

Vos projets ?

Ecrire la suite du bouquin que j’ai commencé à écrire.

Critiques :

- Un bel âge pour mourir

- La brûlure du chocolat

- L’instinct maternel

- Duelle

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