Galaxies Nouvelle série n° 42

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Si ce numéro est consacré à Jean-Baptiste Baronian, il s’ouvre et se ferme par deux textes qui n’ont rien à voir avec le héros du jour. En guise d’apéritif est présenté le site 42, bien connu des amateurs de SF, comprenant étude et entretien mené par Pierre Gévart, et, in fine, figure une mini-nouvelle d’une mini-page d’Alyssia Ertrijckx, jeune écrivaine prometteuse de... 17 ans.

Suivent six récits inégaux, dont je retiendrais Ctimène, ou les meilleures intentions d’Éric Morlevat, histoire d’une IA qui sème la mort sans le vouloir, et surtout L’après-vie de Janna Silverstein. Un condamné à mort voit sa peine changée s’il participe à une expérience scientifique de téléportation. Comme dans Star Trek ? Non, comme dans La mouche : deux capsules distantes de quelques mètres. Mais Dragan sera-t-il encore lui-même après le transfert ? Et c’est bien écrit, en plus.

Arrive le dossier Baronian, pensé, conçu et rédigé par Alain Dartevelle. Dossier dans la tradition des dossiers de Galaxies, sauf que la bibliographie est remplacée par « Un itinéraire personnel » on ne peut plus complet, écrit par Baronian lui-même, mélangeant biographie et parutions livresques, de 1942 à 2016. Ainsi, vous saurez tout sur cette personnalité majeure du paysage imaginaire belge, incontournable en fantastique, polar, insolite et science-fiction. Mais vous saurez plus encore en lisant le long et passionnant interview réalisé par Dartevelle : Baronian s’y raconte, de manière très personnelle, sans oublier ses incursions dans la littérature générale, comme en témoignent ses biographies de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud. Nous aurons tous nos éclaircissements quant à sa « période Marabout » (1969-1977), si chère aux amateurs de fantastique et de SF, lorsqu’il publiait, outre les aventures de Bob Morane d’Henri Vernes, les plus grands auteurs du genre, sous des couvertures mythiques ! Suivent un petit guide de lecture, relatant les ouvrages majeurs de Baronian, et deux nouvelles brèves, dont l’amusante Histoire d’un gentil robot.

 

L’intérêt de ce numéro copieux ne s’éteint pas après le dossier Baronian. Dans son « Coin du Bouquineur », l’inénarrable Philippe Ethuin approche un de nos grands auteurs oubliés, Anatole France, et sa curieuse allégorie L’île des pingouins de 1908. Où le Prix Nobel 1921 se révèle un féroce critique des mœurs de son temps et un militant de la lutte sociale. Voilà un de ces écrivains majeurs de l’époque, tombé dans l’oubli, (comme un Romain Rolland aussi, par exemple), et qui « inscrit dans son œuvre des idées d’une étonnante modernité ». Jean-Michel Calvez poursuit son exploration des musiciens s’inspirant de la SF avec un beau texte sur Vangelis, et son album de 1976 Albedo 0.39. Ancien pour ancien, nous voici tout de go à une évocation de Jimmy Guieu, article écrit avec beaucoup d’affection par Didier Reboussin. Le Docteur Stolze décortique ensuite, avec un zeste de dérision quelques films et séries prétendument pour adultes tels Le labyrinthe, The Giver ou Hunger Games. Les notes de lecture attirent enfin notre attention sur quelques sorties importantes : Métaquine, de François Rouiller (L’Atalante), Les affinités, de Robert Charles Wilson (Denoël), Le vivant, de l’écrivaine russe Anna Starobinets (Mirobole), Les sanzindes, roman écrit par un autre Russe, Vladislav Krapivine (Rivière blanche), Kallocaïne, une dystopie de Karin Boye de 1940 (Les Moutons électriques), ou un nouvel essai de Roger Bozzetto Mondes fantastiques et réalités de l’imaginaires aux Presses Universitaires de Provence.

 

Un numéro copieux, vous avais-je annoncé.

 

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