Djeeb l'encourseur

Djeeb Scoriolis se définirait quelque part comme un artiste, un amuseur, mais un amuseur flamboyant monsieur ! D’aucun l’appelle Djeeb le Charmeur, et ce n’est pas pour rien.

Roi de l’épate et du spectacle, Djeeb aime être admiré, aime impressionner, aime susciter des émotions ! Djeeb est un aventurier, voyageant au gré de ses envies, du vent et des événements...

A Port Rubia, cité matriarcale, Djeeb goûte un repos bien mérité dans les bras de la belle Solonde lorsque l’irruption de son régulier le précipite en bas de la tour, dans les excréments et les déchets, et presque dans les filets de ce régulier désespéré... Entrainé malgré lui au coeur de la vie de la ville, il se retrouvera pris dans la quête insensée de ces hommes à la recherche d’une bien mystérieuse caravane disparue... La vie de Djeeb promet d’être palpitante et il en fera un spectacle soyez-en sûr - même si le public n’est pas toujours à la hauteur de son talent.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de fantasy française aussi accrochante et personnelle. Cela me rappelle les débuts des éditions Mnémos quand j’ai découvert qu’il existait une fantasy française et aussi un peu la plume de Laurent Kloetzer ! Une fantasy flamboyante, grandiloquente, emportée, enthousiasmée, parfois trop peut-être...

Au début du roman alors que l’univers se met en place - pour ceux qui comme moi n’ont pas eu l’occasion de lire le premier volume des aventures de Djeeb tout du moins - l’auteur devrait de temps en temps nous faire plus de phrases simples. car assimiler l’univers, les personnages et gérer toutes les phrases alambiquées, retournées, stylisées, cela peut parfois épuiser. L’écriture est belle, rythmée, poétique et entrainante, et soutenue - parfois trop et en tant que lectrice j’aime être ménagée de temps en temps !

Une fois le début dépassé, cette impression s’atténue, soit parce que la plume de Laurent Gidon se fait moins lyrique, soit parce qu’on s’y habitue, notre rencontre avec l’univers commençant à être assimilée. Il reste de cette histoire une affection pour Djeeb, personnage qui aurait pu être insupportable si son auteur n’avait su le rendre attachant. Plus que l’univers c’est Djeeb Scoriolis qui nous ravit le long de ces pages et l’on se réjouit à l’idée de le retrouver dans d’autres aventures.

Djeeb l’encourseur de Laurent Gidon, illustration de Aurélien POLICE, Mnémos