Légende

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Ulric est le chef de guerre qui a su, pour la première fois, rassembler les sauvages tribus nadirs sous un même étendard. Il poursuit avec son immense armée l’implacable extension de son nouvel empire. Druss, guerrier vétéran, est une légende :, il a été de toutes les campagnes au temps de son âge d’or. Aujourd’hui au terme de sa vie, il reprend une dernière fois les armes pour sauver l’honneur de sa patrie.


Que les choses soient claires. Je n’aime pas la fantasy. Plus exactement, la direction empruntée par une certaine fantasy. Celle qui confond épique et soporifique, celle qui développe sans fin des univers de plus en plus complexes où le nombre de pages enfle de façon inversement proportionnel à l’intérêt de la narration, celle enfin qui se décline en un nombre de volumes tellement important qu’il ne peut être le résultat que d’une étude approfondie de la couleur de la boucle de ceinture de cinquième cavalier en partant de la gauche, lors de la fameuse bataille de Yark Gouslock, en 24 après l’ère des Valkussss ‘Na. Vous me suivez ? Biberonner à l’efficacité sauvage d’un Moorcock et incapable, jusqu’à aujourd’hui, de lire le Seigneur des Anneaux dans son intégralité, je regardais les couvertures et surtout l’épaisseur des volumes de la fantasy « moderne » avec la circonspection d’un vampire devant sa première flasque d’eau bénite.

Et vous me voyez venir… Si je me suis fendu de cette introduction, pas trop mal balancée ma foi, c’est pour vous asséner ensuite un joli « Heureusement David Gemmell n’est rien de tout cela ».

Regardez.

Heureusement, David Gemmell n’est rien de tout cela ! Et je viens de le découvrir, par la grande porte, avec la lecture de « Légende », son premier roman paru ! Là, pour le coup, c’est vrai que l’aventure s’étale sur cinq cents pages… Mais l’ombre de Moorcock plane bien sur ce récit ! Sauvage, rapide, sexiste, teinté d’une petite touche de fantastique et avant tout sans concession, la geste de Druss et ses compagnons sur les ramparts de Dros Delnoch est un véritable enchantement pour l’imaginaire. C’est à peine si l’on constate une petite baisse de rythme à l’orée de la grande bataille, une petite cinquantaine de page où les tergiversations et les interrogations des uns et des autres risquent pour quelques lignes de voir retomber la tension. Pour le reste, c’est rutilant, barbare et forcément porteur d’une idéologie limite extrémiste qui n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains… Mais qui est à ranger dans les plaisirs politiquement incorrect de l’Imaginaire en roue libre !

David Gemmel, Légendes, traduction : Alain Névant, illustration : Didier Graffet, 512 p., Milady

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