Chronique du soupir

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Flamboyante naine, Lilas a déjà bien vécu. Ses enfants vivent leur vie, parfois même au loin, alors que son amour de toujours, son mari, s’est transformé en pierre. Elle a continué de vivre, ou à survivre. Elle trouve réconfort dans les bras de son amant Errence, un elfe mystérieux et torturé.

Telle est sa vie, ou sa non-vie. Ce que Lilas attend nul ne le sait, pas même elle. Jusqu’au jour où Saule, son fils, arrive protégeant Brune, une jeune fille qu’il a prise comme sa fille. Cela va bien au delà de la simple affection, cela le lie à elle au plus profond de son être.

Mais cette jeune femme est l’une des enfants recueillis par la Haute Fée et nul ne saurait la défier. Pourtant, Lilas le fera, pour son fils ; car si on ne se bat pas pour ses enfants pour qui se bat-on ? C’était sans compter sur la nature profonde des uns et des autres, et de Brune en particulier.


Attendez-vous à rêver un rêve éveillé sous forme de mots soupirés sur des feuilles de papier !

Cela n’étonnera personne si je dis que je fais partie des grands fans de Mathieu Gaborit. C’est avec une grande fébrilité que j’ai commencé par feuilleter ce roman, le premier depuis tant d’années.

Et si j’étais déçue ? Et si je ne retrouvais pas ici le père d’Agone et d’Amertine qui m’a donné le goût de la découverte d’auteurs français, le goût de la langue affinée, précise, poétique et même le goût du jeu de rôle ?

Et comment lâcher le roman une fois la première page tournée ? Comment quitter Lilas, comment s’éloigner de son sillage avant de savoir si elle arrive à sauver ses enfants, ses amis, ses amours ?

J’ai retrouvé ici le sel des Chroniques Crépusculaires - bien plus que dans les Chroniques du Fiel - dans un univers qui a cependant sa vie propre, avec une nouvelle maturité, une nouvelle dimension. Se libérant du carcan des règles de la Fantasy, Mathieu Gaborit nous entraine plus sur les chemins de l’émotion, des sentiments et de la relation à autrui que sur les routes de l’aventure, présente n’ayez crainte. A lire sans modération, en savourant chaque émotion, chaque écho de ce livre, chaque soupir.

Vous l’aurez compris, j’ai aimé ce roman auquel je ne ferais qu’une seule critique : trop court. Comme toutes les bonnes choses, on en veut encore ! Suis-je objective ? Peut-être pas. J’attendais ce roman depuis trop longtemps pour ne pas me lancer dans cette histoire sans avoir envie de réfléchir.

Croisons les doigts pour ne pas attendre aussi longtemps avant le prochain roman de Mathieu Gaborit ! Allez, ce sera mon vœu pour 2012 !

Chronique du soupir par Mathieu Gaborit, couverture de Didier Graffet, Le Pré aux Clercs, 19€

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